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21 heures agoon
Une cérémonie officielle organisée le 18 novembre 2024 à l’abattoir de Port-Bouët par le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH) a été brutalement interrompue par des agents du District d’Abidjan, accompagnés de « loubards armés de couteaux et de bidons de pétrole ».
Selon un droit de réponse officiel du MIRAH que Linfodrome a consulté, ces individus ont non seulement saccagé les installations, mais également agressé des membres de la délégation ministérielle, incluant le ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Sidi Tiémoko Touré.
L’incident s’est déroulé à l’abattoir de Port Bouët ce lundi 18 novembre, lors du lancement des équipes de contrôle et d’inspection sanitaire vétérinaire, une initiative inscrite dans la feuille de route 2024 du ministère. Cette activité visait à renforcer la sécurité sanitaire des aliments en Côte d’Ivoire, notamment dans le secteur des viandes et produits dérivés. Le MIRAH affirme avoir respecté toutes les procédures administratives nécessaires pour l’organisation de l’événement.
Un lancement empêché dans la violence
Si la gestion administrative des abattoirs relève du District, la loi N°2020-995 du 30 décembre 2020 confère au MIRAH la responsabilité du contrôle sanitaire. Le ministère indique avoir adressé un courrier au District d’Abidjan, daté du 8 novembre 2024, pour informer de la tenue de la cérémonie. Ce courrier avait été reçu et déchargé le 11 novembre. Aucune objection n’aurait été soulevée.
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Cependant, le jour de l’événement, à quelques minutes du début de la cérémonie, « des agents du District d’Abidjan, avec l’appui des loubards armés de couteaux et de pétrole, font irruption dans l’enceinte de l’abattoir, intiment l’ordre de tout arrêter et se mettent à tout saccager « . Ces derniers ont ensuite démonté les installations, mis le feu aux bâches et chaises, et détruit le matériel logistique.
Les agents du District et les loubards ont mis le feu aux bâches et chaisesLes agents du District et les loubards ont mis le feu aux bâches et chaises. (DR)
L’incident a pris une tournure plus grave lorsque Boa Valérie, présenté comme le Directeur par intérim de l’abattoir, aurait physiquement agressé des responsables du ministère, dont le Directeur des Services Vétérinaires. Selon le ministère, il a également « arraché violemment le téléphone portable du Directeur Régional d’Abidjan avant de le fracasser au sol ».
Cissé Bacongo cité dans l’affaire
La situation a atteint son apogée lorsque le ministre Sidi Tiémoko Touré est arrivé sur les lieux, accompagné du préfet d’Abidjan. D’après le document, Boa Valérie aurait déclaré, sur un ton irrespectueux : « Faut aller voir ton grand frère Bacongo, c’est lui qui m’a envoyé. » Une allusion directe au ministre-gouverneur du District d’Abidjan, Ibrahim Cissé Bacongo, qui aurait donné des instructions pour interdire la cérémonie.
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Le ministre Sidi Tiémoko Touré, lors de son arrivée sur les lieux.Le ministre Sidi Tiémoko Touré, lors de son arrivée sur les lieux. (DR)
Cette déclaration a provoqué une vive indignation au sein de la délégation ministérielle et continue de susciter de nombreux commentaires. Le fait que Cissé Bacongo et le ministre Tiémoko Touré appartiennent tous deux au RHDP, le parti au pouvoir, alimente les interrogations sur d’éventuelles tensions internes au sein de la formation politique. Pour sa part, le MIRAH condamne « avec la dernière énergie ces agissements », les qualifiant de graves atteintes à l’autorité de l’État.
Des enjeux de santé publique compromis
Le ministère a rappelé l’importance de cette activité prévue à l’abattoir de Port Bouët pour la sécurité alimentaire nationale. La mise en place des équipes de contrôle sanitaire vise à détecter et prévenir les zoonoses, telles que la tuberculose ou la cysticercose, qui représentent une menace pour la santé publique.
En dépit de la violence de l’incident, le ministre Sidi Tiémoko Touré a appelé à la retenue et au respect des membres du gouvernement. « Ces actes auraient pu virer au drame », souligne le ministère, tout en avertissant que des mesures judiciaires seront prises.
Pour l’heure, le MIRAH annonce un report de la cérémonie à une date ultérieure, tout en réitérant sa détermination à poursuivre ses initiatives pour la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire. De son côté, le District d’Abidjan n’a pas encore réagi officiellement à ces accusations.
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