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7,74 milliards de FCFA, 3 usines comprenant abattoir, fabrique d’aliments et couvoir bloqués. L’affaire de Pacobo est si robuste. Un projet sensé moderniser et transformer l’aviculture en « machine à cash », qui chavire avec les bénéficiaires. Pour y voir clair dans le dossier et mettre fin aux suspicions, un consortium de sociétés a été déposée, une plainte, le 8 avril 2025 auprès du Procureure du pôle pénal économique et financier à Abidjan.
Ce consortium d’entreprises en veut au ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Touré et à deux de ses collaborateurs d’avoir étouffer un projet d’envergure. Le Ministre Touré ainsi que son directeur de cabinet adjoint M. Dougnon, et le coordonnateur du projet agricole M. Roland Abé, sont accusés d’avoir détourné 7,74 milliards de FCFA destinés à un projet avicole basé à Pacobo.
Selon les plaignants, ce programme, censé moderniser le secteur agricole, aurait été dévié au profit d’intérêts personnels, notamment via le déplacement des infrastructures vers le village du ministre.
De la convention signée aux soupçons de spoliation : Chronologie d’un scandale
En 2016, un consortium regroupant des acteurs locaux et internationaux signe un partenariat avec le Programme d’appui à la production agricole nationale (PAPAN). Objectif : construire trois unités industrielles (abattoir, fabrique d’aliments pour volaille et couvoir) dans la sous-préfecture de Pacobo. Un investissement de 7,46 milliards de FCFA, financé par un prêt de la banque italienne ISP Bank, validé en mai 2022 après des années d’études et de négociations.
« Sans ces alertes, nous n’aurions peut-être jamais osé porter plainte », confie un représentant des entreprises lésées. Le journal « Nouveau Réveil » enfonce le clou le 2 avril 2025 avec un article titré « Rififi au ministère », confirmant les suspicions.
Mais en août 2023, le consortium dénonce une tentative de « spoliation » : les accusés auraient exigé le déplacement des usines vers un autre site, non prévu initialement, sans justification technique. « Ils voulaient tout contrôler, jusqu’aux bénéfices », déplore un membre du consortium.
Réseaux sociaux et presse : L’étincelle qui révèle l’iceberg
L’affaire éclate publiquement grâce aux enquêtes du journaliste Jean Christian Konan, qui révèle en mars 2025 des documents suggérant un détournement vers le village du ministre. Ces publications virales poussent le consortium à agir.
« Sans ces alertes, nous n’aurions peut-être jamais osé porter plainte », confie un représentant des entreprises lésées. Le journal « Nouveau Réveil » enfonce le clou le 2 avril 2025 avec un article titré « Rififi au ministère », confirmant les suspicions.
Dans leur plainte (réf. n°1849), les entreprises détaillent une stratégie de contournement : -Modification frauduleuse des conventions : Introduction d’un « avenant » pour délocaliser les usines, sans consulter les partenaires techniques italiens (Rota Guido et SB Impianti). -Pressions sur les investisseurs : Appels téléphoniques menaçants et réunions secrètes pour imposer de nouveaux sites.
-Blocage des communications : Aucune réponse du ministre aux courriers officiels demandant des explications. Le consortium réclame le retour des usines sur les 30 hectares acquis légalement à Pacobo ; la reconnaissance de leurs droits sur les infrastructures et des dommages et intérêts pour préjudice financier et moral.
Le ministre Sidi Touré dans l’œil du cyclone
Malgré la pose de la première pierre en décembre 2022 en grande pompe, le ministre est accusé d’avoir orchestré un « hold-up institutionnel ». Son directeur de cabinet adjoint et le coordonnateur du projet sont soupçonnés d’avoir falsifié des dossiers auprès de la Direction des marchés publics. « Ils ont agi comme si le projet leur appartenait », s’indigne un membre du Consortium.
L’État ivoirien face à un cas d’école de corruption. Cette affaire pose des questions brûlantes sur l’opacité des marchés publics. Comment un avenant a-t-il pu être introduit sans consultation des investisseurs ? L’affaire remet sur table l’impunités des élites. Les réseaux sociaux deviennent-ils le dernier rempart contre les détournements ? Le projet, vital pour l’autosuffisance alimentaire, est aujourd’hui paralysé.
Le consortium reste déterminé. « Nous irons jusqu’au bout, même devant les tribunaux », prévient leur avocat. Les partenaires italiens, eux, ne menaceraient-ils pas de retirer leurs financements si les usines ne reviennent pas à Pacobo.
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