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Côte d’Ivoire : A Dakar, accusations de détournement de fonds, la presse sénégalaise indignée par les déclarations d’Ousmane Sonko

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Les déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko, prononcées lors d’un rassemblement de jeunes militants de son parti Pastef le dimanche 9 juin 2024, continuent de susciter des réactions de la presse sénégalaise. Celui-ci a réaffirmé son engagement à poursuivre ceux qu’il accuse de malversations financières, incluant les entreprises de presse parmi les cibles de ses accusations.

Lors de son discours, Ousmane Sonko a promis que ceux qui ont « pillé les deniers publics » seraient tenus responsables, n’hésitant pas à inclure les entreprises de presse dans ses dénonciations. Selon lui, plusieurs médias doivent des sommes considérables en impôts à l’État, ce qu’il a qualifié de détournement de fonds. « Ceux qui ont pillé les deniers publics vont payer », a-t-il martelé, suscitant une onde de choc parmi les professionnels du secteur.

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Les propos du Premier ministre ont été fermement rejetés par les dirigeants des médias. Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des éditeurs de presse du Sénégal, a exprimé son indignation, affirmant qu’il était inacceptable d’être insulté en tant que « bandit fiscal ». Il a souligné que le secteur de la presse nécessite une fiscalité spécifique en raison de sa nature unique et a critiqué les autorités pour leur manque de reconnaissance de l’importance vitale des médias.

« Je refuse à toute personne de m’insulter comme un bandit fiscal. Je suis un chef d’entreprise. Les personnes qui nous diffament ne sont pas plus patriotes que nous. Nos gouvernants ont une vision extrêmement étroite, c’est-à-dire qu’ils ne considèrent la presse comme un secteur névralgique », a-t-il déclaré.

Crise et défis du secteur de la presse
Depuis la pandémie de Covid-19, les médias sénégalais sont confrontés à une crise financière sévère et appellent à une révision de leur modèle de financement, en particulier en ce qui concerne les revenus publicitaires. Alassane Samba Diop, directeur du journal en ligne e-Media, voit dans les attaques de Sonko une stratégie pour détourner l’attention des promesses électorales non tenues, notamment la réduction du coût de la vie.

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« Les promesses électorales qu’ils ont faites sur le coût de la vie font qu’aujourd’hui qu’ils sont dans une impasse. Maintenant, il leur faut attaquer la presse pour faire des contrefeux, pour essayer de détourner l’attention de l’essentiel », a-t-il dénoncé.

Appels à des actions concrètes
Birahim Seck, une voix influente de la société civile, a également critiqué l’approche du Premier ministre, soulignant la nécessité de renforcer la presse par des mesures concrètes plutôt que par des menaces. « Vous n’êtes plus dans l’opposition, mais dans la position d’apporter des réponses rassurantes et démocratiques », a-t-il rappelé à Sonko.

L’opposition politique, à l’unisson, a exhorté le Premier ministre à passer des paroles aux actes. Anta Babacar Ngom a regretté que Sonko continue de se comporter comme un opposant et a insisté sur l’urgence de mettre en œuvre des actions concrètes. « L’heure n’est plus aux promesses, mais aux actes concrets », a-t-elle affirmé.

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Les déclarations d’Ousmane Sonko ont mis en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement et les médias sénégalais, soulignant les défis économiques et politiques auxquels le pays est confronté. Alors que les attentes du public en matière de réduction du coût de la vie et de soutien à la presse restent élevées, le gouvernement est sous pression pour trouver des solutions efficaces et apaiser les inquiétudes croissantes des différents acteurs.

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