Téné Birahima, ministre ivoirien de la Défense, a répondu aux accusations du capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabé, qui a récemment reproché à la Côte d’Ivoire » d’abriter un projet de déstabilisation » du Burkina Faso.
C’était dans le cadre d’une interview accordée à Jeune Afrique, publiée ce vendredi 19 juillet 2024.
» Cela n’a aucun sens «
Dans sa réponse, le ministre ivoirien de la Défense a formellement rejeté les accusations du patron de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso, déclarant que cela « n’a aucun sens ». « La Côte d’Ivoire n’a jamais cherché à déstabiliser le Burkina. Ça n’a pas de sens », a clarifié Téné Birahima, soulignant que si la Côte d’Ivoire abritait un tel projet, « ce serait des milliers et des milliers de Burkinabè qui se retrouveraient ici ».
Selon le ministre ivoirien de la Défense, ces accusations du chef de l’État burkinabé relèvent des incompréhensions qui seront levées avec le temps. Il faut rappeler que la Côte d’Ivoire entretient des relations diplomatiques quelque peu difficiles avec son voisin burkinabé depuis l’accession au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré suite à un coup d’État militaire en septembre 2022.
Sur la coopération militaire
La coopération militaire entre les deux pays, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a également pris du plomb dans l’aile en raison de la détérioration progressive des relations entre ces deux pays frères. Selon le ministre Téné Birahima, les opérations conjointes et le partage de renseignements dans le cadre de cette coopération ont été suspendus depuis 2023.
« Nous avons sollicité à plusieurs reprises nos collègues burkinabés et nous devions tenir une réunion en juillet 2023, mais elle a été annulée au dernier moment. Nous avons toujours demandé à ce que l’on mène des opérations communes afin de nettoyer le nord de la Côte d’Ivoire et le sud du Burkina Faso. Cela donnerait l’occasion à l’armée burkinabé de se concentrer sur d’autres de ses régions, dans l’Est ou dans le Nord. En vain pour le moment, malheureusement », a-t-il expliqué.
Outre ce fait, deux gendarmes ivoiriens qui se sont retrouvés accidentellement sur le territoire burkinabé alors qu’ils pourchassaient des orpailleurs clandestins ont été arrêtés et conduits à Ouagadougou où ils sont en détention depuis. La Côte d’Ivoire détient également un soldat et un VDP (Volontaire pour la Défense de la Patrie), arrêtés en mars dernier dans le nord, dans le département de Téhini. « Nous pensons que nous pourrons régler tout cela de manière intelligente », a fait savoir le frère cadet du président Alassane Ouattara.
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