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Côte d’Ivoire : Au pouvoir depuis bientôt 15 ans, « Quand l’après-Ouattara fait peur aux cadres du RHDP » (Générations Nouvelles)

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S’il y a une chose que les militants et surtout les cadres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) redoutent en ce moment, c’est ce à quoi leur vie va ressembler quand leur leader, Alassane Ouattara ne sera plus aux affaires. Certains pronostiquent que ce sera le chaos pour eux.

C’est une éventualité qui leur fait terriblement peur au point où un média proche d’eux évoque l’idée de chaos. C’est donc la peur au ventre que les militants et surtout les cadres du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) pensent à l’absence d’Alassane Ouattara au pouvoir. Les raisons de cette crainte sont multiples.

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D’un côté, il y a ceux qui estiment n’avoir jusque-là réalisé de leur engagement politique qui a permis à l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) de parvenir à ses fins en accédant à la magistrature suprême. Ceux-là espèrent que si le président fondateur du Rassemblement des républicains (RDR) rempile en octobre prochain à la faveur du scrutin présidentiel, ils pourront enfin avoir le droit de goûter aux délices du pouvoir en bénéficiant de quelques menus fretins.

L’INCERTITUDE
Et les membres de cette catégorie sont loin d’être minoritaires. C’est d’ailleurs à eux que fait en partie allusion à Joël N’Guessan, dans sa dernière sortie médiatique. « Pour le Rhdp, il sera essentiel de rester proche de nos potentiels nouveaux électeurs (…) une tâche plus difficile nous attend avec nos militants de longue date, ceux qui ont donné de leur temps et de leur énergie pour que nous accédions au pouvoir, mais qui aujourd’hui se sentent oubliés. »

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« Beaucoup d’entre eux estiment ne pas avoir été récompensés à la hauteur de leurs sacrifices. Lorsqu’on discute avec eux, ils disent souvent :  »Nous avons tout donné, mais n’avons rien reçu en retour. Les derniers sont devenus les premiers et les premiers sont devenus les derniers.

Lorsque de tels sentiments s’installent, la ferveur militante s’estompe et risque même de disparaître », explique l’ancien ministre des Droits de l’Homme, qui se verra proposer un autre poste, après avoir été limogé de ses fonctions de président. du conseil de gestion du Fonds de développement de la formation professionnelle (Fdfp), après avoir dénoncé ce qu’il considérait comme une gabegie dans cette structure.

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Dans cet ensemble, l’on pourrait aussi évoquer le cas des cadres qui sont amers parce qu’ils ont été dépossédés de leurs marrons triés du feu au prix d’une lutte acharnée, sans motifs valables.

« Ces militants donnent des exemples concrets de cadres (présidents d’institution, ministres, directeurs généraux, diplomates, chefs de service, etc.) qui n’ont pas participé à la lutte du RDR, mais qui, aujourd’hui, occupent des postes importants avec de grands moyens à leur disposition. Pourtant, certains de ces « nouveaux venus » n’ont aucune assise électorale et ne comprennent pas véritablement la réalité vécue par nos militants de base », insiste le transfuge du Mouvement des forces d’avenir (MFA), en espérant que le président du L’aura Rhdp comprend le fond de sa pensée.

ILS REDOUTENT LE CHAOS
L’autre catégorie de cadres et militants qui redoutent le retrait de leur Brave Tchê de la scène politique, est constituée de l’aile dure du parti d’Alassane Ouattara. C’est un groupe aussi hétérogène que complexe. Depuis l’accession au pouvoir de leur leader, ils ont tout mis en œuvre pour tenir en laisse ou pousser vers la sortie, ceux qui ne rentrent pas dans le schéma d’Alassane Ouattara.

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Au nombre de ces  »indésirables », vite poussés à la sortie, figurent les Innocent Anaky Kobena, jugés trop exigeants ; Romain Francis Wodié, qui a refusé de se plier à certaines injonctions du chef de l’Etat au nom d’une certaine probité liée à la séparation des pouvoirs. Dans le viseur de ce groupe de thuriféraires, le président de Générations et peuples solidaires (GPS).

S’il n’était déjà pas dans les plans d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro s’est comme imposé à l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). A la tête des ex Forces nouvelles, le Premier ministre sortant de Laurent Gbagbo, lors de la crise postélectorale de 2010-2011, avait clairement pris position, indiquant au fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) qu’il avait perdu le deuxième tour de la présidentiel et que par conséquent, il devait rendre le tablier.

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Le chef de l’Etat sortant qui n’entendait pas les choses de cette oreille, a engagé une épreuve de force, qui a contraint le chef du gouvernement à s’impliquer dans la résolution de la crise. Une implication qui a placé Alassane Ouattara dans une posture de redevabilité envers le Premier ministre Soro.

LA CRAINTE DE DEVOIR RENDRE COMPTE
Après l’avoir aidé à prendre possession du Palais présidentiel, le leader du RDR a dû trouver un poste pour son  »sauveur ». C’est ainsi que Guillaume Soro hérita du poste de président de l’Assemblée nationale, initialement réservé à l’un des barons du RDR, Tiémoko Yadé Coulibaly.

Cependant, les ennemis-jurés du nouveau chef du Parlement, se sont juré de l’avoir à l’usure, après avoir échoué auparavant, à diverses occasions, à le mettre en mauvaise posture au sein de son mouvement. Quand Guillaume Soro, au bout de cinq ans de cohabitation tumultueuses avec le clan Ouattara, décide de claquer la porte du Rhdp, il offre une aubaine à ses rivaux, de déployer leur plan, pour le neutraliser.

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Outre ses proches qui sont emprisonnés avant d’être relâchés, pour les plus chanceux, le  »sauveur » avec d’autres proches et collaborateurs. Entre-temps, le même groupe, en manœuvrant, a réussi à pousser à bout l’ancien président, Henri Konan Bédié, principal allié d’Alassane Ouattara.

En plus du soutien sans faille dont l’ancien président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) avait découvert son  »cadet », il avait décidé en 2015 de renoncer à toute candidature de sa formation politique au examen présidentiel de cette année, en espérant qu’en 2020, son allié lui renverrait l’ascenseur.

Mais, coup de théâtre, le clan Ouattara, après le scrutin de 2015, fait comprendre à cet autre ancien président de l’Assemblée nationale, qu’il n’y a aucun déclenchement à revenir à qui ce soit. En 2018, il claque la porte du Rhdp et fait l’objet de toutes sortes de calomnies. Le clan Ouattara déploie une offensive, pour l’isoler.

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Quand, en 2020, il décide de mettre l’opposition en ordre de bataille, dans l’optique d’évincer le Rhdp du pouvoir, il est traité sans ménagement. Il est placé en résidence surveillée et plusieurs de ses proches sont arrêtés. Si ces anciens alliés du Rhdp sont ainsi traités, que dire de l’ancien président, Laurent Gbagbo et des membres de son régime ?

L’ancien président a été envoyé à la Cour pénale internationale (CPI) pour y être jugé. Pendant ce temps, la plupart de ses proches qui n’avaient pas pu prendre le chemin de l’exil, sont contraints de passer par la case prison. Ils y passent pour la plupart au moins cinq ans. Certains n’ont pu être libérés que plus de dix ans après, à la faveur d’une grâce présidentielle intervenue en février dernier.

Les moins chanceux continuent de croupir dans les geôles ivoiriennes. Ceux qui avaient fui le pays, accusés pour la majorité d’entre eux, de manœuvres subversives depuis leurs lieux d’exil, ont été arrêtés avant d’être extradés en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo, dont les comptes ont été gelés, revient au pays en 2021, après avoir été acquitté par la CPI.

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JUSQU’AU-BOUTISME
Cependant, pour l’éloigner de la scène politique, son procès est vite organisé en 2018. Il prend 20 ans de prison. Théoriquement, c’est la fin de son rêve de revenir aux affaires. C’est le retour du bâton de tout ce beau monde que ces cadres proches d’Alassane Ouattara, craignent par-dessus tout.

A défaut de trouver le bon cheval entre eux, pour prendre la suite de leur mentor, ils poussent Alassane Ouattara, 82 ans, à se présenter à la prochaine présidentielle, pour son 4e mandat.

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Au nombre des erreurs que cache cette option, c’est de réaliser à la dernière minute que le chef de l’Etat n’est pas en mesure de briguer un nouveau mandat. Une option qui pourrait faire le lit d’un rétentant envers le Rhdp, comme vient de l’expérimenter aux Etats-Unis le parti Démocrate.

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