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Komé Bakary, dont les liens avec plusieurs cadres du parti au pouvoir ne font aucun doute, est accusé d’avoir frauduleusement acquis 272 lots de terrain à Abidjan à l’aide de faux documents. Au RHDP, l’affaire embarrasse et divise, alors que des voix s’élèvent pour dénoncer une justice à deux vitesses.
En Côte d’Ivoire, l’affaire Komé Bakary prend une tournure politique et judiciaire explosive. Accusé d’expropriation illégale de terres à Bessikoi, Djorogobité, cet opérateur économique est au cœur d’un scandale qui met en difficulté certains cadres du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le parti au pouvoir.
Des accusations graves de falsification et d’expropriation
Tout commence en février dernier, lorsque Dame Traoré dénonce un litige foncier l’opposant à Komé Bakary. Mais rapidement, l’affaire prend de l’ampleur, révélant d’autres cas d’expropriations présumées.
Une enquête menée par le député-maire et journaliste Assalé Tiémoko met en lumière des pratiques frauduleuses. Selon lui, Komé Bakary aurait utilisé une fausse procuration pour s’approprier plusieurs terrains.
La vérification foncière a confirmé que ce document n’existe pas légalement, révèle Assalé Tiémoko. Plus inquiétant encore, le magistrat dont la signature figure sur la procuration a nié l’avoir apposée. L’enquête révèle que pas moins de 272 lots auraient été acquis frauduleusement en huit ans, provoquant la colère des familles propriétaires légitimes.
Mis sous surveillance par la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), Komé Bakary a été convoqué et interrogé au 40e arrondissement d’Abidjan, avant d’être entendu pendant 10 heures à la préfecture de police.
Bien qu’aucune déclaration officielle n’ait été faite sur ses échanges avec les enquêteurs, des sources indiquent que lui et son complice, Traoré Gnounvié, sont désormais inculpés pour « faux en écriture privée, faux commis dans un document administratif et usage de faux ». Sans pour autant être mis aux arrêts.
Un malaise grandissant au sein du RHDP
Si cette affaire est avant tout un scandale foncier, elle prend désormais une tournure politique. Des photos circulant sur les réseaux sociaux montrent Komé Bakary aux côtés de plusieurs cadres influents du RHDP, alimentant les soupçons sur d’éventuelles protections dont il bénéficierait.
Mais à mesure que la pression populaire s’intensifie, cette proximité devient embarrassante pour le parti au pouvoir. Tandis que certains responsables optent pour la prudence, d’autres réclament une réaction forte afin d’éviter que cette affaire ne ternisse l’image du RHDP à l’approche des élections. Certains cadres, à l’image de Naya Jarvis Zamblé, n’hésitent plus à exprimer leur exaspération.
« Depuis plusieurs semaines, nous suivons avec indignation la tristement célèbre affaire Komé Bakary. Comment expliquer qu’il puisse falsifier les sceaux de la République sans que cela suscite une réaction ferme des autorités judiciaires ? », a dénoncé ce mercredi 26 mars 2025, sur Facebook, la députée et maire de Gohitafla.
L’élue ne cache pas sa colère et interpelle directement les autorités : « Sommes-nous face à une justice à deux vitesses ? De quelle immunité bénéficie Komé Bakary pour se jouer ainsi des institutions de la République ? Si la justice refuse d’agir, le peuple, lui, ne restera pas les bras croisés. »
Pour l’instant, Komé Bakary et Traoré Gnounvié sont interdits de quitter le territoire, mais l’enquête pourrait déboucher sur une mise sous mandat de dépôt. « Ces mesures conservatoires pourraient évoluer en fonction des nouvelles preuves recueillies », confie une source proche du dossier.
En attendant, ce dossier, devenu un test pour l’indépendance de la justice ivoirienne et la crédibilité du pouvoir en place à l’approche des prochaines échéances électorales, continue de faire couler beaucoup d’encre.
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