Côte d’Ivoire : Jean Yves Esso rejoint le RHDP et justifie son départ du PDCI-RDA, « J’ai 56 ans, je n’ai pas envie d’être opposant jusqu’à 70 ans »

Le paysage politique ivoirien a enregistré un nouvel épisode marquant ce mardi 8 avril 2025, avec l’adhésion de Jean Yves Esso Essis (ancien inspecteur du PDCI-RDA et membre de son Bureau Politique depuis 1994), au Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). La cérémonie officielle d’adhésion s’est tenue au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan, en présence du Secrétaire Exécutif du RHDP, Cissé Ibrahima Bacongo.
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Ancien soutien de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, et président-fondateur du Mouvement de la société civile Alliance – un collectif de soutien thiamiste fort de plus de 10 000 membres en Côte d’Ivoire et dans la diaspora –, Jean Yves Esso a déclaré avoir pris cette décision en toute responsabilité. Il affirme qu’elle s’inscrit dans une démarche de construction et de participation active au développement du pays, et non dans une logique de rupture idéologique.

En toute responsabilité
« C’est en toute responsabilité que j’annonce aujourd’hui mon ralliement au RHDP. Ce choix n’est ni une rupture avec mes convictions, ni un reniement de mon engagement passé, mais plutôt une décision mûrement réfléchie pour contribuer activement à l’édification d’un avenir meilleur pour tous les Ivoiriens », a-t-il déclaré dans une salle pleine de militants et de cadres du RHDP.

L’ancien cadre du PDCI-RDA explique que son engagement politique a toujours été guidé par la recherche de solutions concrètes pour le bien-être des Ivoiriens. S’il reste attaché à l’héritage de Félix Houphouët-Boigny et du président Henri Konan Bédié, il estime que le RHDP incarne aujourd’hui la voie du progrès tangible.

J’ai mené une profonde réflexion sur l’avenir de notre pays et sur les moyens de garantir une stabilité durable et un développement inclusif

« La politique est avant tout une quête de solutions pour le bien-être de nos concitoyens. C’est dans cet esprit que j’ai mené une profonde réflexion sur l’avenir de notre pays et sur les moyens de garantir une stabilité durable et un développement inclusif », a-t-il affirmé.

Pour Jean Yves Esso, le RHDP dirigé par le président Alassane Ouattara a démontré des résultats visibles en matière de gouvernance, de développement des infrastructures, d’éducation, de santé, et de cohésion sociale. Il se dit séduit par la rigueur, la vision pragmatique et les résultats concrets de ce parti.

Un hommage appuyé à Alassane Ouattara
Celui qui fut pendant longtemps un fervent militant du PDCI-RDA n’a pas tari d’éloges à l’endroit du président Alassane Ouattara. Il le considère comme une figure emblématique du progrès et du développement ivoirien, soulignant notamment ses performances économiques et sociales.

« Son leadership visionnaire a permis à la nation de connaître une transformation remarquable sur les plans économique, social et infrastructurel. Grâce à des réformes audacieuses et une gestion rigoureuse, il a su attirer des investissements majeurs, moderniser les infrastructures et améliorer le climat des affaires », a-t-il déclaré.

Il évoque aussi les progrès dans le domaine social : renforcement de l’accès à la santé, amélioration de l’éducation, et développement des services de base

Esso va plus loin en affirmant que sous la gouvernance Ouattara, la Côte d’Ivoire s’est affirmée comme l’une des économies les plus dynamiques du continent africain. Il évoque aussi les progrès dans le domaine social : renforcement de l’accès à la santé, amélioration de l’éducation, et développement des services de base.

« Son engagement en faveur de la paix et de la stabilité a permis de consolider l’unité nationale et de faire de la Côte d’Ivoire un exemple de résilience et de prospérité en Afrique de l’Ouest », a-t-il ajouté, qualifiant Ouattara de « chef d’État respecté et admiré, aussi bien au niveau national qu’international ».

Des critiques envers le PDCI-RDA
Malgré son attachement affectif à son ancien parti, Jean Yves Esso n’a pas manqué de souligner les défaillances qu’il observe au sein du PDCI-RDA, notamment depuis le coup d’État militaire de 1999. Selon lui, l’incapacité du parti à revenir au pouvoir depuis cette date traduit des insuffisances structurelles persistantes.

« Un parti politique qui est dans l’opposition depuis un certain nombre d’années a forcément des carences quelque part. Quand on n’est pas carent quelque part, on est au pouvoir… Ces carences se perpétuent à mon sens », a-t-il martelé.

J’ai 56 ans, je n’ai pas envie d’être opposant jusqu’à 70 ans
Il dénonce en particulier une communication politique inefficace et une absence de stratégie claire pour reconquérir le pouvoir. Il regrette aussi que ses propositions pour améliorer cette communication n’aient pas été prises en compte. À 56 ans, il dit ne plus vouloir attendre vainement dans l’opposition.

« Je ne suis pas entendu. Ça, c’est une carence qui nous envoie dans le mur. J’ai 56 ans, je n’ai pas envie d’être opposant jusqu’à 70 ans », a-t-il lancé avec une pointe d’amertume.

Un accueil chaleureux au RHDP
Le Secrétaire Exécutif du RHDP, Cissé Bacongo, a salué l’arrivée de Jean Yves Esso dans les rangs du parti au pouvoir. Il l’a présenté comme une « grosse pointure » politique et a insisté sur le fait que son adhésion s’est faite de manière libre et volontaire.

« Ce jour est important parce que celui qui arrive, est une grosse pointure. Jean Yves Esso est arrivé par sa propre volonté. Il n’a pas été contraint. C’est un examen critique », a-t-il affirmé.

Tes valeurs seront mises en exergue comme elles ne l’ont jamais été
Il a assuré que le nouveau militant serait pleinement intégré et valorisé. « Tes valeurs seront mises en exergue comme elles ne l’ont jamais été. Tu seras réhabilité moralement et politiquement. », a rassuré Bacongo.

En tournant la page du PDCI-RDA, Jean Yves Esso s’ouvre à une nouvelle dynamique politique. Il dit vouloir s’investir pleinement au sein du RHDP pour accompagner les ambitions de développement du pays. En appelant à la responsabilité, au réalisme et à l’unité, il marque un virage significatif dans sa carrière politique, non sans provoquer débats et réactions au sein de son ancienne famille politique.