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Côte d’Ivoire : Litige foncier, un établissement scolaire français menacé d’expulsion, Me Jean Panier (avocat) dénonce une injustice et accuse le procureur d’impartialité

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De retour d’une lourde opération, l’avocat français Me Jean Panier poursuit une bataille judiciaire de dix ans contre ce qu’il dénonce comme un scandale foncier doublé d’une profonde injustice.

Le combat semble sans fin pour Me Jean Panier. À la veille de ses 80 ans, l’avocat est de retour à Abidjan après une opération complexe de la colonne vertébrale. Malgré une santé fragile, il se prépare à une nouvelle audience capitale devant le Conseil d’État, prévue le 30 avril à 9h.

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En jeu : l’avenir du Groupe scolaire Paul Langevin sis à Marcory zone 4, un établissement scolaire homologué par la France, menacé d’expulsion à la suite d’un litige foncier qui défie toute logique judiciaire, selon l’avocat.

Depuis 10 ans, Me Panier défend cette école dont le terrain est revendiqué par un tiers qu’il qualifie de « voleur », soutenu à plusieurs reprises par le procureur général.

Ce dernier, censé défendre les intérêts de l’État, aurait, selon l’avocat, « pris fait et cause pour la partie adverse, et ce, contre l’évidence des falsifications démontrées dans le dossier. »

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« Cinq documents fabriqués, produits uniquement en photocopies, ont suffi pour obtenir des décisions contraires à toute logique juridique », dénonce-t-il.

Pire encore, il rappelle qu’en mars 2018, le premier président Aly Yeo a confirmé l’expulsion de l’école, malgré les preuves accablantes. Une décision qui, selon Me Panier, a ouvert la voie à un engrenage de soutiens officiels en faveur de la partie adverse.

L’avocat évoque des manœuvres souterraines orchestrées par Koudou Dago, qu’il accuse d’avoir « amélioré son plan diabolique » en investissant à grand frais pour réduire ses soutiens au silence, y compris la presse qui avait, un temps, relayé les méthodes douteuses des avocats de la partie adverse.

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Plus inquiétant encore, Me Panier affirme que l’expert judiciaire, après avoir subi de graves pressions, aurait été sommé de réécrire son rapport. Il aurait même été approché par un membre influent du barreau, qui lui aurait conseillé de ne pas porter plainte contre un avocat pour « ne pas compromettre sa carrière ».

« Même l’avocat de l’AGEF, qui défendait nos intérêts, a jeté l’éponge après avoir reçu un rapport favorable à l’adversaire. Il ne déposera pas d’observations », confie Me Panier, avec amertume. « Il pense à son avenir. »

Face à cet isolement, il dit comprendre ceux qui préfèrent se taire, mais il refuse, lui, d’abandonner. Il s’interroge néanmoins : « Ai-je moi aussi été abandonné par ceux qui m’ont soutenu jusque-là ? »

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L’affaire ne concerne pas uniquement un terrain, mais l’avenir d’une école reconnue par l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) et bénéficiaire de bourses françaises.

« L’ambassadeur est en alerte, le Barreau de Paris inquiet pour ma sécurité », indique l’avocat, soulignant que la situation dépasse désormais les simples frontières judiciaires.

Me Jean Panier termine son message sur une note grave mais déterminée : « Nous entrons dans la dixième année de cette procédure insensée et honteuse pour la Justice. Je ne peux pas laisser tomber cette école, qui se demande chaque jour si elle est encore la bienvenue en Côte d’Ivoire. »

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Le 30 avril prochain, le Conseil d’État devra statuer sur un recours en révision qui pourrait faire basculer l’issue de cette affaire emblématique. L’espoir demeure, mais le sentiment d’injustice, lui, est plus tenace que jamais.

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