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Côte d’Ivoire : Ministre-gouverneur, Député, Maire, le cumul de postes et de fonctions, la marque de la 3eme République, des candidature qui dépasse tout entendement

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Depuis l’annonce de la date de l’élection couplée des municipales et des régionales en Côte d’Ivoire, c’est l’effervescence dans les états-majors des partis politiques. Chacun d’eux fourbit ses armes pour aller à la séduction et à la conquête des électeurs.

Tous les partis qui comptent sur l’échiquier politique ivoirien, ont publié la liste de leurs porte-étendards qui seront sur le starting-block.

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Après donc le Rhdp et le Ppa-Ci, le Pdci-Rda et le Fpi viennent également de faire connaître leurs porte-flambeaux pour la bataille épique qui s’annonce. La liste du Fpi, étant sortie au moment où est annoncée la matérialisation de son cheminement avec le Rhdp.

Tout est donc en place pour la future campagne électorale et partant, pour l’élection.

Ce qui est à souhaiter, c’est que cette campagne et cette élection se déroulent dans une atmosphère apaisée, que la Cei se tienne à équidistance de tous les partis et les chapelles politiques, et que contrairement à toutes les élections passées depuis 2011, qu’on ne déplore pas de pertes en vies humaines.

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La liste des candidats du Rhdp, mérite qu’on s’y arrête, tant de nombreuses observations s’y dégagent. Mais on retiendra la principale.

Ministres, députés et présidents d’institutions à l’assaut…
L’observation principale qu’on peut faire, c’est que relativement à certains candidats, le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif cheminent et s’entremêlent allègrement pour aller à l’assaut d’une collectivité territoriale.

Ainsi, de nombreux candidats déjà ministres et députés, vont à l’assaut d’une mairie. D’autres ministres, députés ou maires postulent pour le conseil régional. Les présidents d’institutions ne sont pas en reste.

Ainsi, le président de l’Assemblée nationale est candidat dans la mythique commune de Yopougon, quand le président du conseil économique, social et environnemental est candidat à sa propre succession à un conseil régional.

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On ne peut pas passer sous silence, la candidature du ministre-gouverneur des Lagunes à la mairie de Songon. C’est véritablement une course au cumul des postes ou des fonctions, qui dépasse tout entendement.

Comment ces personnes, avec la charge de travail qui est la leur en tant que ministres ou président d’institution, peuvent-il objectivement être efficaces dans leurs autres attributions ?

Peuvent-elles donner des résultats à la hauteur des attentes des usagers et des populations en général ?

Mais on pourra objecter que ceux-ci ont des collaborateurs à qui ils peuvent déléguer des pouvoirs pour la réalisation de certaines tâches.

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Mais si tant est que ce sont des collaborateurs qui doivent accomplir les tâches parce que le titulaire est occupé ailleurs, pourquoi avoir alors sollicité le suffrage des populations à cet effet ?

Comme on le voit, une seule personne peut incarner en même temps, le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif avec un détour dans les collectivités. Ce cumul a un relent vraiment indécent.

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La boulimie du cumul jusque dans l’administration publique
A croire qu’en dehors de ces ministres, il n’y a plus de compétences à promouvoir. On comprend dès lors, les grincements de dents qu’il a été donné d’entendre au sein de la case ronde.

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Il nous souvient qu’à l’époque des conseils généraux, il existait une incompatibilité qui empêchait une personne d’être en même temps ministre et président de conseil général. Mais ça, c’était avant !

Cet état de fait laisse penser que l’objectif de résultats et l’efficacité dans l’exercice des tâches inhérentes aux postes et aux fonctions, ne sont guère une préoccupation essentielle.

En dehors du champ politique, la boulimie du cumul se poursuit jusque dans l’administration publique.

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Il y a quelques temps, le secrétaire général d’un syndicat du ministère du Tourisme, montait au créneau pour dénoncer un fait qui tend à se généraliser.

De quel temps disposent-ils pour étudier des dossiers et répondre de façon efficiente aux préoccupations des usagers ?
Selon lui, des directeurs centraux de son ministère, affectés à d’autres fonctions, sont partis sans partir. Ils avaient pris fonction dans les postes de leurs nouvelles affectations sans pourtant « libérer le tabouret » qu’ils occupaient.

Ces cas décriés, ne sont pas isolés. Dans de nombreux ministères, des directeurs et sous-directeurs sont partagés entre deux postes. C’est à croire qu’en dehors de ces fonctionnaires, rien ne pouvait marcher dans les directions.

Dans ces conditions, comment ces directeurs et ces sous-directeurs peuvent-ils être efficaces et performants ?

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De quel temps disposent-ils pour étudier des dossiers et répondre de façon efficiente aux préoccupations des usagers ?

Mais sans évaluation et sans contrôle, sûr que rien ne peut leur arriver !

Le cumul des postes et des fonctions, a pris des proportions si inquiétantes sous la troisième République
Toujours au sein de l’administration, on note aussi une autre forme de cumul. Il s’agit de celui des attributions des directions centrales. Ainsi nonobstant, les attributions conférées à chaque direction centrale, certaines se retrouvent à exécuter celles d’autres au mépris des textes existants.

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On peut ainsi voir une direction centrale, censée être une direction d’appui, qui met à la disposition des autres directions, des outils devant leur faciliter l’exécution de leurs tâches quotidiennes, se retrouver dans l’opérationnel en lieu et place de la direction qui a en charge l’activité.

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Et ce dysfonctionnement volontairement entretenu, qui crée de nombreux désagréments aux usagers ne semble émouvoir personne. Mais là c’est un exemple parmi tant d’autres.

Il est d’avis que le cumul des postes et des fonctions, est de tous les temps, personne ne le niera. Mais il a pris des proportions si inquiétantes sous la troisième République, que cela mérite qu’on s’y arrête.

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Mais arrive le jour où, l’ivraie sera séparée du vrai.

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