Côte d’Ivoire : Présidentielle 2025, cas Gbagbo, Blé Goudé et Guillaume Soro : Tidjane Thiam interpelle Alassane Ouattara

Invité à se prononcer sur l’exclusion de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro du processus électoral de la présidentielle de 2025, Tidjane Thiam a lancé un appel à la générosité du président Alassane Ouattara.

C’était à l’occasion de son passage, lundi 31 mars 2025, sur le plateau de TV5 Monde. L’ancien CEO du Crédit Suisse était interrogé sur des sujets clés de l’actualité socio-politique ivoirienne, notamment la question de l’inclusivité du processus électoral en cours en Côte d’Ivoire.

Faire preuve de générosité
Concernant les cas de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, exclus du processus en raison de leurs condamnations judiciaires respectives, Tidjane Thiam a exprimé son souhait de voir le président Alassane Ouattara faire preuve d’ouverture.

« Pour qu’une démocratie fonctionne, il faut dépasser un certain nombre de conflits qui ont marqué notre pays. Quels que soient les sentiments des uns et des autres, je pense qu’il faut un geste d’apaisement, de générosité, qui permettrait à chacun d’être candidat et de solder tout ce passif, une fois pour toutes. C’est pourquoi nous appelons à des élections inclusives », a déclaré le président du PDCI-RDA.

Les trois figures majeures de l’opposition ivoirienne ont chacune été condamnées à 20 ans de prison par la justice ivoirienne. Laurent Gbagbo, ancien chef de l’État, a été sanctionné pour le braquage présumé de l’agence abidjanaise de la BCEAO.

Charles Blé Goudé, quant à lui, a été condamné par contumace pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, en lien avec la crise post-électorale de 2010-2011, bien qu’il ait été acquitté par la CPI après sept ans de procès.

En Afrique, on est admiré en faisant preuve de grandeur d’âme, pas en se vengeant ni en écrasant
Guillaume Soro a également été jugé et condamné par contumace à la perpétuité en 2020 pour tentative de déstabilisation. Ces trois cadres de l’opposition rejettent le verdict de leur procès et dénoncent une machination politique visant à les exclure du jeu électoral.

« En Afrique, on est admiré en faisant preuve de grandeur d’âme, pas en se vengeant ni en écrasant. Le leadership qui inspire le plus est celui qui pardonne, et non celui qui punit », a exhorté Tidjane Thiam.

À sept mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, la question de l’inclusivité du scrutin demeure une véritable pomme de discorde entre le pouvoir et l’opposition. L’exclusion de ces figures politiques constitue une source de tension majeure entre les deux camps.

Pour l’instant, le gouvernement reste inflexible face aux appels des partis politiques, notamment le PPA-CI, le COJEP et GPS, qui réclament la réintégration de leurs leaders respectifs.