Membre du groupement unifié depuis 2018, Evariste Méambly espère incarner une alternative interne à Alassane Ouattara, avec un projet centré sur la jeunesse, l’industrialisation régionale et la réconciliation nationale.
Du monde des affaires à l’hémicycle, il veut désormais se lancer dans la course à la plus haute fonction de l’État. L’ancien député de Facobly, Evariste Méambly, a officialisé sa candidature pour le congrès du RHDP prévu les 20 et 21 juin 2025, en prélude à l’élection présidentielle d’octobre.
Une démarche qui le place en rival potentiel d’Alassane Ouattara, chef de l’État et figure centrale du parti présidentiel.
Un ancien allié de l’opposition
Très attendu à Abidjan, ce congrès du RHDP devra désigner le candidat unique du parti à l’élection présidentielle. Si le chef de l’État garde pour l’heure le silence sur ses intentions, plusieurs voix s’élèvent déjà en interne pour plaider en faveur de sa reconduction. Une dynamique qui ne décourage nullement Meambly, bien décidé à se poser en alternative interne, à la fois fidèle à la famille politique et porteur d’un regard critique.
« Je viens humblement et avec respect, responsabilité et détermination, vous faire partie de ma candidature lors du congrès du RHDP », at-il déclaré dans une déclaration publiée samedi 23 mai. Il s’y présente comme le porte-voix « d’une génération de jeunes, bien formés mais oubliés, dévoués mais marginalisés » et souhaite remettre « la jeunesse et les régions au cœur du développement ».
Fondateur du parti Agir pour le Peuple, intégré au RHDP depuis 2018, Méambly reste un acteur politique singulier, ancien allié de l’opposition avant de rejoindre la majorité. Il affirme aujourd’hui vouloir « proposer une alternative nouvelle, enracinée dans les réalités de notre peuple, portée par une expérience politique prouvée, un engagement territorial fort, et une ambition claire ».
Tout en renouvelant sa fidélité à Alassane Ouattara — « notre référent politique » —, Meambly affiche ses ambitions nationales. « Nous sommes prêts à affronter tous les candidats potentiels, qu’ils soient du PDCI, du FPI, du PPACI ou de GPS, parce que nous croyons fermement en notre projet de société », assure-t-il.
Ce projet repose sur trois piliers majeurs : l’employabilité des jeunes via un plan d’action territorialisé, l’industrialisation avec la construction de 62 unités industrielles régionales sur la période 2025-2029, et la cohésion sociale à travers une loi d’amnistie portée par les députés RHDP.
Sur ce dernier point, Méambly insiste qu’il est temps de tourner définitivement la page sombre de la crise postélectorale de 2010. « Il est temps de reconstruire, ensemble, une nation réconciliée, confiante, et tournée vers l’avenir », ajoute-t-il.
« Oser le changement »
Dans un parti souvent évoqué pour sa discipline rigide autour du président sortant, la démarche de Méambly surprend autant qu’elle interroge. Peut-elle réellement ouvrir un débat démocratique au sein du RHDP, ou s’agit-il d’une candidature de témoignage ?
L’intéressé, lui, se dit convaincu que sa voix portera. Il affirme avoir reçu le soutien de « nombreuses bases militantes », notamment dans le Guémon et le Grand Ouest, régions dont il entend faire un levier de son ascension nationale.
« La jeunesse nous regarde. La Nation nous écoute », martèle-t-il, appelant les militants à « oser le changement » tout en restant fidèles à l’héritage de Félix Houphouët-Boigny.
Pour l’heure, la direction du RHDP n’a pas répondu à cette candidature.
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