Coup d’Etat d’un groupe d’officiers généraux en RDC : Intox ou info ?

Une fausse alerte de coup d’État contre le gouvernement Tshisekedi ou un projet fomanté par Kinshasa. La Radio-Télévision Nationale Congolaise (RTNC) rétablit la vérité.

Ce 18 février 2025, les réseaux sociaux congolais ont été enflammés par une info choc : des « officiers généraux du Katanga » auraient tenté de prendre en otage la RTNC à Kinshasa pour annoncer un coup d’État.

Une publication virale, partagée massivement sur WhatsApp, affirmait que le siège de la RTNC dans la commune de Lingwala avait été évacué sous la menace. Problème : « tout est faux ». 

Origine de la panique : Une fake news née sur WhatsApp 

La rumeur a pris racine dans un groupe WhatsApp avant de se propager comme une traînée de poudre. Les messages alarmistes, accompagnés de supposées photos de militaires, ont déclenché une vague d’inquiétude chez les Kinois. « Les gens ont cru à un putsch. Certains parlaient même de coups de feu à la RTNC », témoigne un habitant de la commune de Gombe. 

« Les agents ont quitté leur poste plus tôt par précaution, mais il n’y a eu aucune évacuation forcée. J’étais présente jusqu’à 17h30 et tout était calme », insiste-t-elle, précisant que la chaîne a fonctionné normalement ce jour-là. 

Contactée par l’ACP-Debunkage (service de vérification des faits), Sylvie Elenge, directrice générale de la RTNC, a balayé ces allégations. « Les incidents rapportés ne sont pas liés à une tentative d’occupation de la chaîne », explique-t-elle.

Selon elle, les mouvements observés aux abords de la RTNC étaient liés à des incidents survenus la veille près du Palais du Peuple et des Huileries, où des coups de feu avaient effectivement été entendus. 

Les faits et les recadrages
« Les agents ont quitté leur poste plus tôt par précaution, mais il n’y a eu aucune évacuation forcée. J’étais présente jusqu’à 17h30 et tout était calme », insiste-t-elle, précisant que la chaîne a fonctionné normalement ce jour-là.  Fondée en 1940 sous le nom de « Radio Congo Belge », la RTNC a traversé les époques.

Rebaptisée Radiodiffusion Nationale Congolaise après l’indépendance (1960), puis « Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision » (1981), elle est devenue un symbole médiatique national. Depuis 1997, sous son nom actuel, elle reste un pilier de l’information en RDC, malgré la concurrence des médias privés.

La psychose collective s’explique par le contexte tendu régnant à Kinshasa. Les récents incidents près du Palais du Peuple, siège du Parlement, avaient déjà alimenté les craintes d’instabilité. « Quand on entend des coups de feu, les pires scénarios viennent à l’esprit », analyse un expert en communication.

Les réseaux sociaux, souvent utilisés comme caisse de résonance des rumeurs en RDC, ont amplifié la fake news. « Certains comptes cherchent à semer la panique pour des raisons politiques », dénonce un activiste numérique kinois.