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La présence militaire française en Côte d’Ivoire touche à sa fin. Après le Tchad et le Sénégal, c’est au tour d’Abidjan d’annoncer la fin du stationnement des forces françaises sur son sol. Que signifie ce départ pour Paris et pour l’Afrique ? Antoine Glaser, journaliste et essayiste, co-auteur de Le Piège africain de Macron (Éditions Fayard), partage son analyse.
« C’est un revers diplomatique évident pour Paris, mais c’est aussi le signe d’une période historique qui s’achève car les bases militaires françaises sont établies dans plusieurs colonies africaines depuis 1940. Les bases militaires françaises, hors Djibouti, apparaissent aujourd’hui comme des vestiges d’un autre temps. » a rappelé Antoine Glaser.
La mondialisation africaine, un défi pour la France
Selon l’analyste français, ce retrait était inévitable : « Depuis la chute du Mur de Berlin, le 09 novembre 1989, il n’y avait plus aucune raison légitime pour maintenir des bases françaises en Afrique. Cela relevait davantage d’une rente politique et économique, devenue anachronique. » Pour beaucoup, ce départ marque une rupture salutaire avec une présence souvent perçue comme néocoloniale.
« La France doit s’intéresser à l’Afrique des Africains, à leurs réalités sociales, familiales et économiques. Elle possède des atouts majeurs, comme ses instituts de recherche scientifique et sa diaspora, qui peuvent devenir des ponts d’influence positive. » a soutenu Antoine Glaser.
« Les dirigeants africains, poussés par une jeunesse en quête de souveraineté, ne veulent plus de monopole français. Ils ont désormais le monde entier dans leur salle d’attente : Chinois, Américains, Turcs, et autres », explique Glaser.
Ce retrait s’inscrit dans un contexte où l’Afrique s’est mondialisée à une vitesse tout autre. « La France a tardé à prendre conscience de cette réalité. Elle est restée prisonnière d’un schéma où elle se croyait toujours chez elle, alors que le continent évoluait vers de nouveaux partenariats et une autonomie renforcée », poursuit-il.
La colonisation par les institutions françaises établies en Afrique
La question se pose désormais : comment Paris peut-elle redéfinir son influence en Afrique ? Pour Antoine Glaser, la réponse réside dans une approche humaine et non militaire. « La France doit s’intéresser à l’Afrique des Africains, à leurs réalités sociales, familiales et économiques. Elle possède des atouts majeurs, comme ses instituts de recherche scientifique et sa diaspora, qui peuvent devenir des ponts d’influence positive. »
Le journaliste insiste sur l’importance de ce changement de paradigme : « La diplomatie d’influence ne peut plus être imposée. Il faut miser sur la coopération, la compréhension mutuelle et un respect accru des dynamiques africaines. Il faut que la France cesse d’exporter son modèle en Afrique et qu’elle apprenne à écouter. Cette réinvention est la seule voie pour préserver des liens durables avec un continent en pleine transformation », conclut Glaser.q
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