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Il y'a 4 heureson
En Côte d’Ivoire, le marché des vibromasseurs connaît une expansion silencieuse. Ce phénomène des sextoys féminins soulève des interrogations sur ses répercussions sanitaires et sociales, notamment chez les femmes cadres.
Aujourd’hui, je veux aborder un fait social qui, doucement mais sûrement, s’immisce dans notre quotidien, gagne du terrain dans les habitudes et finit par faire de grands dégâts dans le silence général. Il s’agit de la masturbation féminine et de l’utilisation des vibromasseurs, un sujet aussi sensible que révélateur de la direction que prend notre société moderne.
Bien vrai, je ne dénie à personne la liberté d’user de son intimité comme elle l’entend. Mais cet article, loin d’être une condamnation aveugle, se veut un cri de sensibilisation destiné à toutes ces femmes qui, par mauvaise influence ou simplement par ignorance, se retrouvent prisonnières d’un plaisir artificiel. La société actuelle prône l’émancipation de la femme, et c’est une bonne chose. Mais cette émancipation devient malheureusement un couteau à double tranchant lorsqu’elle n’est pas accompagnée de repères solides. La frontière entre indépendance et isolement affectif se brouille.
Plus une femme monte dans l’échelle sociale, plus elle semble s’éloigner de la possibilité d’une vie conjugale épanouie. Combien de cadres féminins, de hautes responsables, d’entrepreneures à succès finissent seules dans leur appartement climatisé avec pour seul compagnon, un vibromasseur en silicone rechargeable par USB ? Beaucoup. Trop même. C’est un fait.
À l’échelle mondiale, le marché des sextoys est estimé à plus de 35 milliards de dollars d’ici 2030 selon les études du cabinet Research and Markets. Le commerce explose, les livraisons sont discrètes, les clientes de plus en plus nombreuses. En Côte d’Ivoire, bien que peu de données soient rendues publiques, les chiffres officieux parlent de dizaines de milliers d’unités vendues chaque mois à Abidjan seulement.
Mais derrière cette liberté revendiquée, que de dégâts collatéraux ! L’utilisation prolongée des vibromasseurs entraîne des risques sanitaires non négligeables : infections, perte de sensibilité naturelle, voire dépendance. Sur le plan social, ces objets participent activement à la chute du taux de mariage, à la destruction de la cellule familiale et à une baisse notable du taux de natalité. Et pour cause : à quoi bon se marier si l’on peut « se satisfaire » seule ? À ce rythme, c’est l’humanité que ces fabricants cherchent à éteindre, et ce, tout en nous souriant depuis leurs publicités colorées.
Notre époque est fascinante : elle érige en norme le mariage homosexuel, dépeint le célibat éternel comme une forme suprême de liberté et fait croire à la femme qu’un homme est désormais un fardeau dont il faut s’alléger. Mais au fond, que valent ces slogans quand la solitude s’installe, que les nuits deviennent longues et que même le dernier vibromasseur connecté ne comble plus ce vide ?
Je me souviens d’un échange avec une dame brillante, cadre dans une structure de la place. Elle m’a confié qu’elle avait eu, dans une période de sa vie, recours à ces objets. Mais loin d’un épanouissement, elle s’est retrouvée dans une spirale étrange où, après chaque jouissance, un vide immense la saisissait. Pire, elle faisait souvent des rêves où elle avait des rapports avec des êtres inconnus. Elle a fini par arrêter, et aujourd’hui, elle dit se sentir plus équilibrée, plus vivante, plus en phase avec son humanité.
On peut rire, oui. D’ailleurs, entre la batterie qui lâche à minuit et l’engin coincé entre deux coussins, certaines anecdotes relèvent presque du comique. Mais derrière ce rire, se cache une réalité : toutes ces femmes qui, en public, défendent leurs vibromasseurs avec ferveur, savent bien dans leur for intérieur que rien ne remplace la chaleur humaine, la complicité d’un couple, les bras d’un homme.
Il est temps que notre société se questionne. Il est temps que nos débats touchent ces réalités invisibles qui pourtant façonnent les comportements. Car si l’on continue sur cette pente glissante, c’est une société froide, fragmentée, désorientée que nous laisserons en héritage.
Ahouman Gaël Lakpa
Consultant, Analyste Sociopolitique et Écrivain Ivoirien
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