A La Une

Les tensions diplomatiques entre le Burkina et la Côte d’Ivoire prennent une nouvelle dimension : les accusations du Premier ministre Ouédraogo

Publié

on

Le 28 avril 2025, lors d’une intervention télévisée, Jean Emmanuel Ouédraogo, le Premier ministre du Burkina a accusé la Côte d’Ivoire d’abriter les opposants à son régime, tout en épargnant le peuple ivoirien.

Les tensions diplomatiques entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont pris une nouvelle dimension après l’allocution de Jean Emmanuel Ouédraogo sur la télévision nationale burkinabè. Le chef du gouvernement a formulé des accusations directes contre les autorités ivoiriennes, les désignant comme complices des opposants au régime de Ouagadougou.

Publicité

Dans son intervention du lundi soir, le Premier ministre a établi un lien explicite entre Abidjan et les récentes tentatives de déstabilisation du pouvoir burkinabè. « Tous les instigateurs sont aujourd’hui installés à Abidjan, qui leur fournit le gîte et le couvert », a-t-il affirmé sans ambages, faisant référence à des ressortissants burkinabè qu’il accuse de collaborer avec des groupes armés pour saper le moral des forces de défense de son pays.

Une stratégie de différenciation entre peuple et gouvernement
Le discours du Premier ministre burkinabè s’est caractérisé par une distinction soigneusement maintenue entre les autorités ivoiriennes et la population. « Il n’y a aucun problème entre les peuples burkinabè et ivoirien », a-t-il tenu à préciser, avant d’ajouter que « le peuple ivoirien n’est pas au courant de ce qui se trame contre nous ».

Cette approche rhétorique, désormais courante dans les communications officielles des pays de l’Alliance des États du Sahel, vise à préserver l’idée d’une fraternité entre les populations tout en accusant les gouvernements. Jean Emmanuel Ouédraogo a ainsi développé cette vision : « Ce combat pour une indépendance véritable devrait rassembler les peuples burkinabè, ivoirien, malien, nigérien… C’est regrettable de voir aujourd’hui le peuple ivoirien pris en otage ». Ces propos s’inscrivent dans un contexte régional où les régimes militaires justifient régulièrement leur action par la lutte contre un supposé néo-colonialisme.

Publicité

L’arrestation d’Alain Traoré comme catalyseur
Le Premier ministre a également évoqué l’arrestation récente d’Alain Traoré, alias Alino Faso, citoyen burkinabè détenu en Côte d’Ivoire pour des accusations de subversion. Cette affaire constitue un point de crispation supplémentaire entre les deux pays, Jean Emmanuel Ouédraogo exprimant son incompréhension face à cette situation.

« C’est un homme qui incarnait le lien entre nos deux peuples. Il vit en Côte d’Ivoire avec sa famille ivoirienne et a toujours œuvré pour l’entente entre nos nations », a déclaré le chef du gouvernement burkinabè. Il a ensuite directement mis en cause les motivations des autorités ivoiriennes dans cette affaire : « Nous attendons toujours des explications. Mais j’ai le sentiment qu’il s’agit d’un écran de fumée visant à diaboliser notre pays ».

Cette interprétation s’inscrit dans la continuité d’un discours qui présente le Burkina Faso comme victime de manœuvres extérieures, tout en renforçant le narratif d’unité nationale face à ces menaces supposées. Elle survient dans un contexte où les relations entre les pays du Sahel sous gouvernance militaire et leurs voisins de la CEDEAO se détériorent progressivement, malgré les tentatives de médiation régionales.

Publicité

Les autorités ivoiriennes n’ont pas encore réagi officiellement à ces accusations, mais des sources diplomatiques indiquent qu’une réponse par les canaux appropriés pourrait intervenir dans les prochains jours.

Publicité

You must be logged in to post a comment Login

Leave a Reply

Annuler la réponse

+ DE LA SEMAINE DERNIÈRE

Quitter la version mobile