Lors de son séjour à Doha, au Qatar, le Dr Choguel Kokalla Maïga a accordé une interview à nos confrères de la chaîne arabe Al Jazeera. En voici la quintessence.
Vous savez, nous, nous avons fait une analyse objective de la situation historique et politique dans le monde. Nous avons constaté que le terrorisme était confiné à l’extrême nord du pays. Lorsque les autorités Mali ont fait appel à l’État français, le Président de France d’alors, François Hollande, avait déclaré que l’intervention française poursuivait trois objectifs : détruire le terrorisme, instaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, et appliquer les résolutions du système des Nations-Unies.
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Je crois qu’il l’a confirmé ici au Qatar lors d’un voyage en 2014. Mais 9 ans après, le terrorisme qui était confiné au nord du Mali a pris 80% du territoire. L’autorité de l’État du Mali n’est toujours pas installée dans une enclave créée par l’État français. Parce que lorsque notre armée a libéré tout le pays avec l’appui aérien de la France, il y a une enclave où l’armée française a interdit que l’armée malienne n’entre. Cette enclave a servi de sanctuaire pour le terrorisme pour aller s’organiser et revenir. Donc le terrorisme n’a pas été vaincu, l’autorité de l’État n’a pas été restauré au pays, les résolutions changent à chaque session.
Deuxième chose, nous avons des informations précises que certains actes terroristes sont en contact avec les français, on a les preuves. Troisièmement, nous avons regardé dans le monde, nulle part ce qu’on appelle la communauté internationale seule n’a apporté la paix dans un pays. Je viens de citer le cas d’un pays asiatique où pendant 20 ans on organisait des élections, et un jour ils ont décidé de partir, les populations se sont accrochées au train d’atterrissages de l’avion.
Au Mali les militaires, des officiers patriotes qui étaient sur le terrain pendant la moitié de leur vie sont revenus avec les contestations qui étaient dans le pays pendant quatre mois pour changer la donne et dire d’abord : « restaurons la sécurité et ensuite organisons les élections », les Français ont dit non. Nous avons décidé de choisir un partenaire qui ne nous fera pas chanter.
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Excellence ce partenaire c’est la Russie n’est-ce pas ?
Exactement c’est la Russie, c’est connu, mais la Russie n’est pas notre seul partenaire. Comme les Français parlent beaucoup de la Russie, on en parle aussi. Nous avons choisi trois principes à partir desquelles un pays peut être ami du Mali :
respecter notre souveraineté, on ne peut pas dicter à nos autorités ce qu’elles doivent faire, le Mali doit avoir le libre choix de son partenariat stratégique, et enfin, dans toute action publique, il faut se poser la question en tête quel est l’intérêt du peuple malien.
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