Depuis son départ de la présidence sénégalaise en mars 2024, Macky Sall nourrirait des ambitions à l’échelle mondiale. Refusant les propositions de l’Elysée, l’enfant terrible de Fatick voit son nouveau devenir en « grand format ». Le fondateur du cabinet Semmo Holding, envisage une carrière diplomatique de haut vol, notamment le poste de secrétaire général de l’ONU.
En septembre 2023, Macky Sall confiait à France 24 ses intentions d’aller à la conquête du monde. « Pour le moment, ma priorité n’est pas là, mais demain, s’il y a une demande à ce niveau, pourquoi pas ? ». Une déclaration prudente, mais révélatrice d’une aspiration qui pourrait se heurter à un passé politique tumultueux.
Rattraper par son passé récent
En février 2024, alors qu’il était encore au pouvoir, Macky Sall décide de reporter illico l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.
Cette annonce plonge le Sénégal dans une crise politique marquée par des violences et des tensions avec l’opposition. Jeune Afrique relevait que ce « faux pas » a ébranlé la confiance internationale envers l’ancien dirigeant, pourtant salué en juillet 2023 pour son renoncement à un troisième mandat. La communauté internationale, d’abord admirative, voit désormais une « ombre sur son bilan », selon des observateurs.
Pour décrocher le poste, Macky Sall devra convaincre neuf membres du Conseil de sécurité, sans veto des cinq permanents (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni). Un processus opaque, même si une résolution de 2015 impose désormais une déclaration publique des candidats et une transparence accrue.
Le poste de secrétaire général de l’ONU exige une stature consensuelle et une intégrité incontestée. Or, la gestion de la crise sénégalaise a terni l’image de Macky Sall, autrefois perçu comme un stabilisateur. Ses ambitions, bien que légitimes, se heurtent désormais à un scepticisme grandissant. Un handicap de taille pour un poste où seuls deux Africains ont accédé depuis 1945 : Boutros Boutros-Ghali (Égypte) et Kofi Annan (Ghana).
Les règles du jeu onusien
Pour décrocher le poste, Macky Sall devra convaincre neuf membres du Conseil de sécurité, sans veto des cinq permanents (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni). Un processus opaque, même si une résolution de 2015 impose désormais une déclaration publique des candidats et une transparence accrue. Le mandat, renouvelable une fois (5 ans), reste soumis à des tractations géopolitiques. Kofi Annan, rappelons-le, avait marqué l’histoire en cumulant deux mandats (1997-2006).
Si Macky Sall officialise sa candidature, il devra rassurer sur sa capacité à incarner un leadership apaisé. Son entourage assure qu’il « a les compétences » malgré sa gestion autoritaire des derniers mois au pouvoir. De la réalpolitik au perchoir de l’ONU, la route vers New York s’annonce semée d’embûches.
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