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A bien des égards, la transition malienne s’inspire de sa sœur aînée du Tchad. Le Dialogue inter-Maliens, qui vient de s’achever, lui fixe bien le cap…
Parmi les nombreuses recommandations issues de la phase nationale du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, il y a l’appel à la candidature du Col Assimi Goïta, appelé à être promu « Général ». Comme devraient l’être les quatre autres colonels, hommes forts du pouvoir de Transition.
Cet appel à candidature intervient comme un secret de polichinelle, puisque tout semble mis en œuvre pour que le chef des tombeurs d’IBK prenne les rênes du pays. N’a-t-il pas déjà impulsé des actes politiques majeurs de la gouvernance du pays ? Il s’agit de la rupture avec certains partenaires, le départ de la CEDEAO, la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), etc. Toute cette politique dite de la refondation a lancé les bases de ce qu’il est convenu d’appeler « le Malikura ». Il devenait évident que c’est l’initiateur de ce « nouveau Mali », qui voudra en prendre les manettes !
C’est ce qui a fait que le Dialogue inter-Maliens a appelé à prolonger la Transition, afin de permettre que son chef ait le temps nécessaire de préparer les élections. Celles-ci permettront au Col Assimi Goïta de se maintenir à la tête du pays, pour ainsi continuer sa « mission refondatrice ». Même si de nombreux responsables politiques maliens estiment que le chef de l’Etat et son entourage ne devraient pas s’inscrire dans cette logique.
Plusieurs leaders politiques de relever qu’accélérer le rythme de cette transition devrait être la priorité des dirigeants. « Car, plus le pouvoir retarde la tenue des élections, il risque d’aller vers une forme d’usure du pouvoir ». Car, à l’heure du bilan, soulignent certaines confidences, « il n’est pas évident que les principaux actes de gestion bénéficient de l’orthodoxie requise …».
Une transition n’est-elle pas un moment où tout semble prioritaire nécessitant des procédures exceptionnellement diligentes ? Tout semble l’indiquer. Mais, il apparaît que les dirigeants actuels ont suffisamment la main à la pâte pour accepter s’effacer complètement de la scène publique avec les prochaines élections. Ce qui met le Mali dans le schéma du Tchad, où le président de Transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno est en passe de remporter définitivement la présidentielle…
Enfin, il urge que les dirigeants de la Transition soient conscients qu’avec les difficultés que traverse le pays aujourd’hui au plan socio-économique, il faut hâter la marche vers les élections. Cela permettra de passer à une gouvernance plus expérimentée et aguerrie. Ce qui permettra aussi aux partenaires du pays de reprendre les fructueux axes de coopération, afin d’aider à soulager les souffrances endurées.
Donc, le Col Assimi Goïta et ses proches collaborateurs n’ont a priori aucun intérêt à jouer à un attentisme, qui est fortement préjudiciable aux populations. Sans compter qu’un refus répété d’aller à la normalité constitutionnelle peut entraîner des sanctions ou les aggraver. Il faut donc que Assimi Goïta hâte la marche du pays vers son nouveau départ, plus conciliant et plus ouvert sur une coopération multiforme et diversifiée, profitable au peuple. C’est à ce prix que les bases véritables du Malikura seront posées et mises en branle.
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