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Il y'a 17 heureson
Le Général Abdourahamane Tiani, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et chef de l’État nigérien, a lancé de graves accusations à l’encontre de la France et de la Côte d’Ivoire lors d’un entretien exclusif accordé à la Radiotélévision du Niger, le 25 décembre 2024.
Revenant sur ce qu’il qualifie de « méthodes de déstabilisation », il a révélé l’organisation d’une réunion secrète en Côte d’Ivoire visant à entraîner des forces subversives contre les pays de la Confédération.
Une réunion de « haut niveau » à Jacqueville
Selon le Général Tiani, tout aurait commencé le 6 août 2024, lorsque « huit représentants des déserteurs nigériens » se sont rendus en Côte d’Ivoire. Ces derniers, qualifiés de « fuyards nigériens », auraient participé à une rencontre préliminaire le 7 août, avant qu’une réunion de « haut niveau » ne se tienne à Jacqueville, près d’Abidjan, le 8 août.
« Un ex-général était présent pour représenter le Niger, bien sûr en présence de la France et d’une autre puissance », a déclaré le chef de la junte nigérienne.
Cette réunion aurait débouché sur la décision de former une centaine d’agents subversifs dans le célèbre camp militaire français, le 43ᵉ BIMA, entre le 2 octobre et le 15 novembre 2024.
Formation intensive et implication française
Le contenu de la formation, selon le Général Tiani, aurait été intensif et spécifique. « Ces agents ont été formés à l’utilisation de trois types d’armes, notamment le FAMAS français et l’AK-47, pour des missions de combat urbain, de prise d’otages et d’enlèvement », a-t-il détaillé.
Il a également affirmé que des forces ivoiriennes, telles que la garde républicaine et les forces spéciales, auraient été mêlées à cet entraînement, ostensiblement pour camoufler la formation des agents subversifs.
« Les instructeurs étaient au nombre de 11, dont 6 venus de la métropole française et 5 issus du 43ᵉ BIMA, certains étant des Ivoiriens d’origine ayant la nationalité française », a-t-il ajouté, dénonçant une opération orchestrée par Paris avec le consentement d’Abidjan.
Contexte tendu entre Niamey et Abidjan
Depuis le renversement de Mohamed Bazoum en juillet 2023, les relations entre la Côte d’Ivoire et le Niger se sont considérablement détériorées. La position ferme du président ivoirien, Alassane Ouattara, en faveur d’une intervention militaire contre la junte nigérienne, a marqué un tournant.
Alassane Ouattara, convaincu de la nécessité d’une réponse ferme, avait même proposé de déployer un bataillon ivoirien de 850 à 1 100 hommes pour appuyer une telle opération. Cependant, cette posture a suscité de vives réactions de la part de la junte nigérienne, qui a accusé Abidjan de servir les intérêts occidentaux, notamment ceux de la France. En réponse, l’ambassadeur du Niger à Abidjan a été rappelé en août 2023, marquant un nouvel épisode dans cette escalade diplomatique.
Cette hostilité n’est pas isolée : le Burkina Faso et le Mali, dirigés par des régimes militaires, accusent également Abidjan de collusion avec la France pour déstabiliser leurs gouvernements. En juillet 2023, la junte malienne avait arrêté 49 soldats ivoiriens accusés d’être des mercenaires envoyés pour déstabiliser le Mali. Bien que ces soldats aient été libérés après six mois de négociations, l’épisode a laissé des traces profondes dans les relations entre la Côte d’Ivoire et ses voisins sahéliens.
Le 11 juillet, le capitaine Ibrahim Traoré, dirigeant militaire burkinabé, a publiquement accusé Abidjan de collaborer avec la France dans un complot visant à déstabiliser son pays, lors d’une interview accordée à des journalistes locaux.
Lors de son audition devant la Commission défense de l’Assemblée Nationale en novembre 2024, l’envoyé spécial d’Emmanuel Macron en Afrique, Jean-Marie Bockel, a déclaré que lorsqu’ « il y a eu la crise au Niger, on a été capable d’installer à Abidjan 2000 hommes en quelques heures ! », ce qui renforce les soupçons du Niger et de ses alliés.
Dans ce contexte explosif, les récentes déclarations du Général Abdourahamane Tiani, chef de la junte nigérienne, concernant une réunion secrète à Abidjan viennent jeter de l’huile sur le feu et alimentent davantage la méfiance entre les deux pays. Si la Côte d’Ivoire n’a pas encore officiellement réagi, des sources proches du gouvernement ivoirien, jointes par Linfodrome, dénoncent des « allégations sans fondement ».
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