La saignée se poursuit au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA). Quarante-huit heures seulement après l’adhésion remarquée de Jean-Yves Essoh au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), d’autres cadres de poids du vieux parti ont, à leur tour, franchi le pas.
Parmi eux figurent Acka Miezan Anodjo et 2e adjoint au maire de Port-Bouët, Aka Anodjo, Délégué Pdci-Rda chargé des élections à Port-Bouët, et Youssouf Balogoun, opérateur économique et conseiller municipal. Ces deux membre du Bureau politique du Pdci-Rda, réputées proches de Sylvestre Emmou, actuel chef du secrétariat exécutif du PDCI-RDA. Ces derniers ont officiellement rejoint les rangs du parti au pouvoir ce jeudi 10 avril 2025, lors d’une cérémonie solennelle organisée à Abidjan en présence de plusieurs cadres du RHDP.
Des raisons internes sont liées à notre démission. Injustice, calomnies… au sein du Conseil municipal… J’estime que je n’ai plus rien à faire dans le parti
« À l’heure du bilan…Ado le meilleur choix. Nous sommes fascinés par son travail d’Ado et nous sommes déterminés à le soutenir et à contribuer à sa brillante victoire à la présidentielle de 2025», a déclaré en substance Aka Anodjo, au nom des nouveaux militants du RHDP.
Evoquant les raisons de ce départ, dénonçant « des limites dans le fonctionnement interne du Pdci-Rda ». « Des raisons internes sont liées à notre démission. Injustice, calomnies… au sein du Conseil municipal… J’estime que je n’ai plus rien à faire dans le parti »
Ce double ralliement intervient dans un contexte de fortes tensions internes au sein du PDCI-RDA, alors que le parti tente de se restructurer en vue de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Les divergences autour de la gestion du parti, notamment sur la désignation du candidat et l’organisation de la convention, semblent accentuer les fissures en son sein.
Le départ de Jean-Yves Essoh, ancien président d’une association de soutien à Tidjane Thiam, avait déjà suscité une onde de choc dans les rangs du parti. Son revirement public en faveur du RHDP, formation dirigée par le président Alassane Ouattara, a été perçu comme un désaveu direct à l’égard du leadership de Tidjane Thiam.
Avec l’adhésion de ces nouveaux transfuges, le RHDP engrange des points à quelques mois du scrutin présidentiel. Le parti présidentiel affiche clairement sa stratégie : affaiblir l’opposition de l’intérieur en attirant dans ses filets des figures, de certains cadres de l’opposition, notamment lePDCI-RDA, qui fait office de principal adversaire.
Ces ralliements en cascade jettent une lumière crue sur les défis de cohésion et de leadership que doit relever le PDCI-RDA s’il souhaite rester une force politique compétitive.
Alors que la Convention du parti prévue pour avril doit désigner son candidat à la magistrature suprême, l’hémorragie des cadres menace la sérénité du processus. Reste à savoir si la direction du parti parviendra à contenir cette vague de départs et à resserrer les rangs autour de son président Tidjane Thiam.
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