PPA-CI : Laurent Gbagbo met fin aux fonctions de deux proches de Don Mello

Me Habiba Touré, porte-parole de Laurent Gbagbo, a annoncé mardi qu’il était mis fin aux fonctions des nommés Kouakou Dapa Donacien et Ahilé Fernand, deux cadres du parti ayant récemment exprimé leur soutien à Ahoua Don Mello.

Dans une lettre qui n’aurait jamais dû franchir les murs du cabinet de Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello, ancien ministre et figure du camp Gbagbo, avait proposé une stratégie alternative au cas où le président du PPA-CI ne pourrait être candidat à la présidentielle d’octobre.

L’ire de la direction du parti
Cette correspondance, qui a fuité sur les réseaux sociaux, a suscité l’ire de la direction du parti de Laurent Gbagbo avait reçu le soutien de plusieurs cadres, dont Kouakou Dapa Donacien, Coordinateur Régional de Tanda – Sandégué – Bondoukou, et Ahilé Fernand, Secrétaire National Technique chargé de la Communication et de l’Organisation des Manifestations.

Dans un communiqué rendu public mardi 22 juillet, Me Habiba Touré a annoncé la révocation de ces deux responsables politiques, réputés proches du vice-président du parti et ancien ministre de l’Equipement. La suggestion de l’ancien ministre de l’Équipement, considéré comme un des prétendants sérieux à la succession de Laurent Gbagbo, bien que motivée par une volonté de sauvegarde, faut-il le souligner, a brisé un tabou dans un parti où la question d’un éventuel plan B reste hautement censurée.

Jusqu’à cette fuite, inattendue, du prétendu courrier de M. Don Mello, personne n’osait évoquer publiquement un autre nom que celui de Laurent Gbagbo, malgré sa radiation des listes électorales, une situation le privant, dans l’état actuel, de la possibilité de se présenter à la présidentielle.

Aucun plan B n’est à l’ordre du jour. La seule et unique candidature retenue est celle du président Laurent Gbagbo
Dans un communiqué datant du dimanche 13 juillet, le parti, par la voix de son président exécutif, Sébastien Dano Djédjé a dénoncé une publication « orchestrée », par des médias proches du pouvoir. Il affirme que la lettre n’a jamais été enregistrée, précisant que le parti ne prévoit « aucune alternative » à la candidature de Laurent Gbagbo.

« Aucun plan B n’est à l’ordre du jour. La seule et unique candidature retenue est celle du président Laurent Gbagbo », martèle le texte, qui dénonce une tentative de détournement, selon lui, destinée à masquer l’absence de candidat déclaré au RHDP.

La réaction de Don Mello
En réaction à cette sortie de la direction du parti, le camp Don Mello, dans un document officiel daté du 16 juillet et signé par son cabinet, a catégoriquement nié avoir remis une lettre ou appelé à un quelconque « plan B ». Selon lui, tout est parti d’une note d’analyse confidentielle transmise le 29 juin dernier à Laurent Gbagbo, dans un cadre strictement privé.

« C’est un simple document de travail servant de base de discussion, comme cela a toujours été le cas entre eux. Le Président Laurent Gbagbo a toujours accueilli favorablement les notes stratégiques du camarade Ahoua Don Mello, notamment dans des situations particulières comme celle que connaît le parti à trois mois de l’élection présidentielle. Cette pratique a toujours gouverné leur collaboration de plus de 40 ans », peut-on lire dans la mise au point.

Alors que l’on croyait cette affaire close, la révocation de ces deux cadres vient remettre au grand jour les tensions internes, à l’approche d’un scrutin décisif. Cette double sanction, selon des sources proches du parti, traduit une volonté de recentrage de la ligne du parti et de renforcement de la discipline interne. Le message est clair : « toute initiative perçue comme une remise en cause du leadership de Laurent Gbagbo sera sévèrement sanctionnée ».