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Deux jours après le tête-à-tête discret entre le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron à l’Élysée, le silence est assourdissant. Aucune déclaration officielle, aucun détail ne filtre. Pourtant, une certitude s’impose : la présidentielle d’octobre 2025 a occupé une place centrale dans les échanges entre les deux dirigeants. Mais au menu politique, la carte reste bien vide.
“Le Président de la République, Alassane Ouattara a regagné Abidjan, après un séjour en France où il a eu un déjeuner de travail, le mercredi 16 juillet 2025, au Palais de l’Élysée, avec le Président Emmanuel Macron sur les questions bilatérales, régionales et internationales”, a publié le gouvernement ivoirien ce jeudi 17 juillet 2025. ;
À 15 mois du scrutin, Alassane Ouattara conserve toutes les cartes en main. À la tête de l’État depuis 2011, le chef de file du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) reste l’arbitre ultime du jeu électoral. Tant pour ses partisans que pour l’opposition. Et les spéculations vont bon train.
Le premier scénario, et le plus probable à ce jour, est celui d’une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara. Plusieurs voix au sein du RHDP multiplient les appels à « poursuivre la mission », louant ses acquis économiques et sa stature internationale.
Un « oui » du président placerait l’opposition devant un choix cornélien : affronter un adversaire redoutable, ou boycotter un scrutin qu’elle juge déjà biaisé. Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo et le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan ont déjà exprimé leur opposition ferme à une telle éventualité.
« celui qui est candidat pour un 4e mandat, il n’est pas candidat et nous ferons tout pour qu’il ne soit pas candidat »
« Il y en a qui disent que Gbagbo (80 ans) est trop vieux (…) mais entre moi et Alassane (83 ans) qui est vieux ? », a déclaré Laurent Gbagbo lors d’un meeting le samedi 7 juin 2025, ironisant que « celui qui est candidat pour un 4e mandat, il n’est pas candidat et nous ferons tout pour qu’il ne soit pas candidat. »
« Cette année, le pouvoir doit accepter enfin une évidence : la perpétuation de ce régime met notre pays en danger. Je le dis avec gravité : Alassane Ouattara n’a pas le droit de se représenter pour un 4ème mandat », a indiqué Pascal Affi N’Guessan dans une déclaration.
Le deuxième scénario évoque un passage de témoin. Patrick Achi, ex-Premier ministre, serait la figure de proue, avec en soutien stratégique Téné Birahima Ouattara, ministre de la Défense et frère cadet du chef de l’État. Une configuration qui permettrait à Alassane Ouattara de se retirer officiellement tout en gardant un œil vigilant sur la suite des opérations. Le RHDP miserait alors sur un binôme entre loyauté et technocratie.
Un troisième scénario audacieux
Enfin, un troisième scénario plus audacieux émerge discrètement dans les cercles proches du pouvoir : laisser tous les acteurs majeurs se présenter, y compris Ouattara lui-même.
Cette ouverture impliquerait une décision politique forte, notamment une révision exceptionnelle de la liste électorale. Elle permettrait la réinscription de leaders jusque-là exclus du fichier : Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam (PDCI-RDA) ou encore Charles Blé Goudé (Cojep). Une telle démarche donnerait au Président sortant l’image d’un homme d’État soucieux d’apaisement et d’inclusivité, sans renoncer à son influence décisive.
Quel que soit le choix final, l’avenir politique de la Côte d’Ivoire se joue dans les prochaines semaines. Si le silence actuel est stratégique, il est aussi révélateur d’une incertitude maîtrisée par le chef de l’État. Entre désir de continuité, recherche de stabilité et pression d’un retour au pluralisme électoral, Alassane Ouattara laisse planer le doute.
Une posture qui lui permet de jauger les rapports de force, de sonder les lignes rouges de la communauté internationale, et d’ajuster sa stratégie au millimètre près. Mais pour l’opposition et pour une partie de l’opinion publique, cette incertitude prolongée est aussi source de crispations. Une chose est sûre : le compte à rebours est lancé. Et le dernier mot reviendra, comme souvent, à un seul homme.
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