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La justice militaire de la République Démocratique du Congo (RDC) a émis un mandat d’arrêt international contre Corneille Nangaa Yobeluo, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il est accusé de ne pas avoir empêché ni réprimé des actes de torture au sein de son administration.
Corneille Nangaa, aujourd’hui à la tête de l’Alliance Fleuve Congo, une coalition politico-militaire incluant le groupe rebelle M23, est désormais dans le collimateur des autorités congolaises. Cette décision intervient dans un contexte judiciaire déjà tendu, où Nangaa avait été condamné à mort en août 2024.
Un mandat d’arrêt international pour violations des droits humains
Le mandat d’arrêt, signé par le Colonel Magistrat Mbuta Muntu Parfait, exige l’arrestation immédiate de Corneille Nangaa pour qu’il réponde des accusations portées contre lui. Ces accusations concernent principalement son incapacité à empêcher ou réprimer des actes de torture au sein de son administration lorsqu’il dirigeait la CENI.
« Cette décision montre la détermination du gouvernement à enquêter sur les violations graves des droits humains », a déclaré une source proche du dossier.
Cette mesure judiciaire s’inscrit dans un contexte où la RDC cherche à affirmer sa volonté de traduire en justice les responsables de crimes et de violations des droits humains, notamment dans le cadre des conflits armés qui secouent le pays.
Un passé judiciaire déjà lourd
Corneille Nangaa n’en est pas à sa première confrontation avec la justice congolaise. En août 2024, il avait été condamné à mort par la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe pour des charges liées à son rôle dans la gestion controversée des élections et des allégations de corruption. Cette condamnation avait déjà attiré l’attention sur ses agissements au sein de la sphère politico-militaire congolaise.
Aujourd’hui, Nangaa dirige l’Alliance Fleuve Congo, une coalition qui inclut le groupe rebelle M23, actif dans l’est du pays. Cette position rend son arrestation d’autant plus complexe, car il bénéficie d’un certain soutien et d’une protection dans les zones contrôlées par les rebelles.
Si le mandat d’arrêt international a été émis, les interrogations demeurent quant à la possibilité réelle d’arrêter Corneille Nangaa et de le traduire en justice. « «La situation est complexe, car Nangaa est désormais une figure clé de l’Alliance Fleuve Congo, ce qui rend son arrestation difficile», explique un analyste politique.
De plus, les zones où il opère sont souvent hors de contrôle des forces gouvernementales, ce qui complique toute tentative d’interpellation. « Le gouvernement devra compter sur la coopération internationale pour espérer le faire comparaître devant la justice », ajoute-t-il.
Une volonté politique affirmée
Malgré les obstacles, cette décision judiciaire témoigne de la volonté du gouvernement de Kinshasa de s’attaquer aux figures impliquées dans des violations des droits humains. « C’est un signal fort envoyé à tous ceux qui pensent pouvoir agir en toute impunité », commente un observateur politique.
Cependant, certains doutent de la capacité des autorités à mener cette affaire à son terme, compte tenu des défis sécuritaires et politiques auxquels le pays est confronté. « L’arrestation de Nangaa serait un pas important, mais il reste à voir si les autorités ont les moyens de leurs ambitions », conclut un expert en droit international.
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