Sikensi : Les bureaux de la Sodefor incendiés, la femme d’un agent battue et déshabillée

Les bureaux de la SODEFOR à Sikensi ont été saccagés et incendiés par un groupe de jeunes
La commune de Sikensi a été secouée par des actes de violences inqualifiables à l’encontre des agents de la Société de Développement des Forêts de Côte d’Ivoire (SODEFOR).

Le point culminant de ces agressions s’est produit le samedi 22 février 2025, avec l’incendie des bureaux de l’institution, l’agression brutale de la famille d’un agent, ainsi que des menaces de mort contre les fonctionnaires en charge de la gestion de la forêt classée d’Irobo.

Face à cette situation alarmante, le Directeur Général de la SODEFOR, le Conservateur Général Mamadou Sangaré, a annulé sa mission prévue pour le Salon International de l’Agriculture (SIA) en France afin d’être au chevet de ses agents, le mercredi 26 février 2025.

Les agressions des agents de la SODEFOR et leurs familles à Sikensi ont pris une ampleur dramatique avec le kidnapping, la séquestration et la brutalisation d’une famille entière. L’épouse d’un agent, accompagnée de ses trois enfants âgés de 3, 5 et 8 ans, a été victime d’actes d’une cruauté inouïe.

Battue et déshabillée par ses agresseurs, elle porte encore les stigmates de cette barbarie, tout comme ses enfants, aujourd’hui traumatisés. Ces actes odieux ont été commis par des individus, en réaction à la destruction de leurs cultures et habitats dans la forêt classée d’Irobo par des agents de la SODEFOR en charge de la protection de la forêt classée.

Un déplacement de soutien du DG de la SODEFOR
Face à l’ampleur de la situation, Mamadou Sangaré s’est rendu sur place le mercredi 26 février 2025.

Accompagné de plusieurs responsables administratifs et techniques, notamment la Direction des Ressources Humaines (DARH), le Conseiller Technique en charge des Domaines Forestiers et de la Transformation (CT/DT), le Directeur Régional des Eaux et Forêts de l’Agnéby-Tiassa, ainsi que les Directeurs des Centres de Gestion d’Agboville et d’Abengourou, il a tenu à exprimer son soutien indéfectible aux agents affectés.

C’est avec indignation que la délégation a constaté les dégâts matériels et la détresse des victimes. La propriétaire du bâtiment incendié, en larmes, a exprimé son désespoir, n’ayant plus aucun moyen de subsistance.

‘’Je n’ai plus rien, je ne sais pas ce que mes enfants et moi allons devenir… Aidez-moi ! » a-t-elle supplié en sanglots.

Je voudrais saluer votre professionnalisme et votre sang-froid devant cette situation
Lors de sa visite, Mamadou Sangaré a tenu un discours résolument ferme et rassurant.

Devant la gravité des faits qui se sont déroulés ici, il était urgent que j’abandonne tous les engagements de mon calendrier pour être aux côtés de mes hommes afin de leur marquer le soutien de la SODEFOR toute entière et du Ministre des Eaux et Forêts.

Je voudrais saluer votre professionnalisme et votre sang-froid devant cette situation. Sachez que notre mission est sacrée et elle est pour le bien-être de tous. Je vous engage à continuer votre mission, car nous sommes avec vous’’, a-t-déclaré.

Ces paroles ont suscité un sentiment de fierté et de détermination chez les agents de la SODEFOR, qui ont réaffirmé leur engagement à protéger les forêts ivoiriennes, malgré les menaces et les intimidations.

Un appel à la mobilisation des forces de l’ordre
Au cours de son passage, le DG de la SODEFOR a rencontré les forces de l’ordre, saluant la solidarité entre la gendarmerie, la police et les Eaux et Forêts lors des événements tragiques de Sikensi. Il les a exhortés à poursuivre leur mission avec fermeté afin que force reste à la loi.

Par ailleurs, Mamadou Sangaré a pris l’engagement de renforcer les moyens humains et matériels de l’Unité de Gestion Forestier d’Irobo.

‘’Nous allons renforcer les moyens d’opération pour que la mission continue toujours avec fermeté et que l’autorité de l’État soit maintenue sur cette forêt classée et sur toutes les forêts classées de Côte d’Ivoire’’, a-t-il prévenu.

Les personnes interpellées ont été relâchées sous la pression des jeunes
Il faut rappeler que ces événements ont éclaté après la destruction des cultures, des habitats dans la forêt classée d’Irobo et l’interpellation de 4 individus par l’Unité de Gestion Forestière (UGF). Les personnes interpellées ont été relâchées sous la pression des jeunes.

L’attaque des agents de la SODEFOR pose une fois de plus la question de la gestion des forêts classées et des tensions qu’elles suscitent avec certaines populations riveraines.

La résolution de ce conflit passera inévitablement par un dialogue inclusif et des actions concrètes pour renforcer la sécurité des agents de la SODEFOR.