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Soro dénonce la radiation de Thiam, Gbagbo et Blé Goudé: « Je consacrerai ma vie à combattre l’exclusion politique »

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Dans son discours du 30 avril 2025, Guillaume Soro dénonce la radiation de quatre figures de l’opposition des listes électorales et appelle à la résistance face au « régime ivoirien ».

Guillaume Soro a prononcé un réquisitoire contre le pouvoir ivoirien. Lors d’une réunion avec les membres de la Commission d’Orientation et de Concertation (COC) de son mouvement Génération des Peuples Solidaires (GPS) ce mercredi 30 avril 2025, l’ancien président de l’Assemblée nationale a qualifié la situation nationale de « gravissime ».

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Le ton était solennel et les mots choisis avec soin. « Désormais, le temps qu’il me reste à vivre sur la terre des hommes, je le consacrerai à combattre l’exclusion avec chaque parcelle de force que Dieu m’a donnée », a déclaré l’ancien Premier ministre devant ses partisans, dans un discours où la détermination le disputait à l’amertume.

Une opposition décimée
Au cœur de son intervention, Guillaume Soro a dénoncé la radiation des listes électorales de quatre personnalités majeures de l’opposition. « Par une dérive autoritaire assumée, quatre grandes figures de l’opposition politique ivoirienne, représentant près des trois quarts de l’électorat national de notre pays, ont été arbitrairement radiés des listes électorales », a-t-il affirmé.

L’ancien allié d’Alassane Ouattara a nommément cité le président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Tidjane Thiam et lui-même. Une situation qui l’a conduit à poser cette question : « Peut-on réellement encore parler d’élection dans un pays où l’on choisit ses adversaires comme on choisit des figurants ? » Un propos qui résume la position de nombreux opposants à six mois de l’élection présidentielle.

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Le prix de la fidélité
Dans un passage particulièrement personnel de son allocution, Guillaume Soro a évoqué le paradoxe de sa situation actuelle. « C’est une honte immense, une blessure profonde de constater que celui pour qui nous avons donné les plus belles années de notre vie, pour qu’il ne soit pas exclu du débat politique et des élections, est aujourd’hui le promoteur acharné de l’exclusion politique », a-t-il déclaré.

Cette référence à peine voilée à Alassane Ouattara, pour qui il a combattu militairement lors de la crise post-électorale de 2010-2011, traduit l’ampleur de la rupture entre les deux hommes. « Si j’étais tombé au front, comme tant d’autres qui ont sacrifié leur jeunesse, leur avenir, leur liberté pour la Côte d’Ivoire, je me serais assurément retourné de ma tombe », a-t-il ajouté.

La CEDEAO interpellée
L’ancien Premier ministre n’a pas limité ses critiques aux seules autorités ivoiriennes. Il a interpellé directement la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. « Je m’adresse à la communauté internationale et en particulier à la CEDEAO, si prompte à condamner les régimes militaires, mais étrangement silencieuse face aux coups d’État civils », a-t-il lancé.

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Guillaume Soro a multiplié les questions rhétoriques pour souligner ce qu’il considère comme un deux poids, deux mesures de l’organisation régionale : « Où est la CEDEAO quand un président viole la constitution, manipule la justice, exclut ses opposants et se prépare à briguer un quatrième mandat illégal et inconstitutionnel ? » Une critique qui fait écho aux reproches régulièrement adressés à l’institution régionale concernant son traitement différencié des crises politiques.

Malgré cette situation, Guillaume Soro a annoncé que son mouvement se préparait à présenter un candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Il a défini trois axes d’action : agir pour la réinscription des candidats radiés, mobiliser les Ivoiriens contre « l’injustice », et préparer la participation politique du mouvement « sous toutes ses formes », une formule qui laisse entrevoir diverses stratégies possibles face au contexte actuel.

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