Connect with us

A La Une

Tidjane Thiam à la communauté internationale : « Soyez du bon côté de l’histoire » en Côte d’Ivoire

Publié

on

À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, a prononcé un discours d’une rare intensité politique et morale. Dans une adresse empreinte de gravité, il a interpellé les autorités ivoiriennes sur les dérives du pouvoir RHDP, tout en lançant un appel direct à la communauté internationale.

Devant une nation inquiète à moins de trois mois de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, Tidjane Thiam a choisi un ton franc et direct. Refusant un discours d’apparat, il a préféré alerter les Ivoiriens sur les menaces qui pèsent, selon lui, sur l’unité nationale, la paix sociale et l’avenir démocratique du pays. « L’heure est grave », a-t-il lancé d’emblée, avant d’ajouter : « Quand la maison commune est en danger, ce n’est pas le moment de discuter de la taille des fenêtres ou de la plomberie. »

Publicité

Revendiquant l’héritage du président Félix Houphouët-Boigny, fondateur de la nation ivoirienne et chantre du dialogue, Tidjane Thiam a fustigé les pratiques actuelles qu’il qualifie de « machine infernale de l’exclusion, des arrestations, de l’intimidation, et du repli identitaire ».

Il a salué les prises de position courageuses des leaders religieux chrétiens, catholiques et protestants, tout en appelant à un sursaut collectif autour des valeurs d’unité, de tolérance et de paix : « Le dialogue est l’arme des forts. Soyez forts, dialoguez », a-t-il martelé à l’endroit des leaders politiques.

Une interpellation directe à la communauté internationale
Le passage le plus marquant de son discours est sans doute l’appel qu’il a lancé aux partenaires étrangers, particulièrement ceux qui ont soutenu l’actuel régime lors de son accession au pouvoir :

Publicité

« Le régime actuel est arrivé au pouvoir avec l’aide d’une ingérence extérieure majeure, nous le savons tous, sous l’égide de l’ONU. Sachez donc que les Ivoiriens vous tiennent, à l’extérieur, comptables des agissements de ce régime que vous avez mis en place», a-t-il rappelé, avant de prévenir : « Si vous faites le mauvais choix, ici, c’est-à-dire celui du court terme et des intérêts particuliers, le tribunal de l’Histoire et les Ivoiriens vous jugeront durement. » Et d’insister avec force : « Soyez du bon côté de l’histoire. »

Il a dénoncé une posture de « non-ingérence hypocrite », incompatible avec les responsabilités passées de certains pays dans la configuration actuelle du pouvoir ivoirien. Thiam a appelé à une pression internationale pour exiger une élection inclusive, transparente et honnête.

Libérer les prisonniers politiques
Dans une séquence poignante, Tidjane Thiam a également exprimé sa solidarité avec les prisonniers politiques, nombreux selon lui à être détenus en raison de leurs convictions : « Libérez-les. Ayez le courage de les libérer. Libérez-les tous », a-t-il exhorté. Un appel lancé « dans un souci d’apaisement » et pour éviter que la Côte d’Ivoire ne sombre de nouveau dans un cycle de violence politique.

Publicité

Enfin, Tidjane Thiam a exposé la vision du PDCI-RDA : une alternance pacifique, un changement sans violence, une gouvernance fondée sur l’intégrité, la justice sociale, et l’écoute des aspirations profondes des Ivoiriens, notamment les jeunes, les femmes, les paysans, les PME et la diaspora.

« Savoir comprendre quand il faut partir, c’est de la sagesse. Être capable de le faire, c’est du courage. Pouvoir partir la tête haute, c’est de la dignité », a-t-il déclaré avec gravité. À travers ce discours, Tidjane Thiam s’affirme non seulement comme le leader d’un grand parti historique, mais aussi comme la voix d’une Côte d’Ivoire en quête de renouveau démocratique. Reste à savoir si l’appel lancé sera entendu, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Publicité
Share via
Copy link
Powered by Social Snap