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Utilisé de toutes parts par le culte de la personnalité et des crises de succession : « Quel RHDP après Ouattara ? » (Le Nouveau Réveil)

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C’est un truisme de dire aujourd’hui que le président Alassane Ouattara fait à plus de 90%. Président du RHDP, il a attiré plus d’hommes et de femmes en sa qualité de président de la République, qui peut nommer, distribuer les privilèges et les postes.

Sans la qualité de président de la République, Alassane Ouattara pouvait-il attirer tous ceux et toutes celles qui aujourd’hui crient sur tous les toits être des fervents militants du RHDP ? Rien n’est moins sûr.

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C’est pourquoi, bien d’observateurs se demandent, et à raison : quel RHDP après Ouattara ? En effet, que deviendra ce parti fait d’attelage qui crie à teinte et à dia, une fois le mentor ne sera plus en mesure de distribuer des prébendes et des prestiges ?

Autres temps, autres réalités. Dans les couloirs de la case, où il y a dix ans, il était impossible, voire sorcier de parler de l’après Ouattara, des langues se délient pour s’interroger sur ce qui pourra bien se passer dans leur parti après le président Ouattara.

« Nous ne pouvons ne pas penser et parler de l’après le président Ouattara. Quand on sait qu’en politique, rien n’est éternel, pas même le pouvoir qu’on croit solide et dont on parle du bilan au superlatif.

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Nous savons tous que tôt ou tard, le président Ouattara devra passer la main. Et quand lui, le garant de tout ce qui se fait ne sera plus à la barre, que deviendra le parti ? », s’interroge un ministre qui préfère garder l’anonymat (à raison d’ailleurs).

Pour ce membre du Gouvernement, « Dans notre parti, il ya plus d’alassanistes de véritable militant épousant l’idéologie. Puis, parmi les alassanistes nouveaux, il y a plus d’adeptes des postes et de l’argent que de véritables compagnons de parti. Dans ce cas, quel sera le parti une fois que le président ne sera plus là ?

L’équation de l’après Ouattara est des plus insolubles aujourd’hui, au regard de la sclérose qui s’est emparée de ce régime au pouvoir depuis 14 ans et qui se croit aujourd’hui infaillible et indéboulonnable.

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Mieux, comme les militants ruraux n’hésitent pas à le clamer, ce parti embourgeoisé a totalement coupé le pont d’avec le pays profond et les populations rurales, se contentant du bling-bling des villes et des quartiers huppés. « Nous devons reconnaître que nous avons mis une cloison étanche entre les populations pauvres et nous.

Et si les élections sont claires, il y a de fortes chances que nous subissions un vote sanction », explique un autre cadre du RHDP, sénateur. Pour lui, la crainte est réelle, parce que jusque-là, le RHDP n’a pas encore fait l’expérience de faire un pas sans son créateur-mentor aux affaires.

Contrairement donc au PDCI-RDA qui a réussi à maintenir la tête haute hors de l’eau après le décès de son premier président, après la perte du pouvoir par les armes, après le décès de son deuxième président, le RHDP joue encore et toujours les fils à papa arrogant et insouciant.

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L’autre menace qui pèse sur le RHDP, c’est la guerre des clans pour la succession à Alassane Ouattara. Car, au-delà du saupoudrage qu’ils font, l’intérieur de leur case bout.

Dans la mêlée, il y a la question du positionnement de Téné Birahima dit Photocopie, que d’aucuns voudraient voir devenir Kalif à la place du Kalif, mais à qui bien d’autres ne trouvent rien de présidentiable. Puis, pour un bon nombre « Cela risque de transformer notre parti en une dynastie qui peut ne pas plaire du tout.

Nous avons trop lutté pour la démocratie et l’alternance pour qu’il nous soit servie une succession familiale, alors que des cadres ne manquent pas », comme le dit si bien un autre féru du RHDP, visiblement inquiet aussi. De fait, au nombre de ce qui divise, il y a la question du positionnement de Photocopie comme dauphin.

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Des clans se regardent le couteau entre les dents, attendant le gong pour se lancer. Les militants radicaux du RDR n’entendent pas regarder les néo-alassanistes leur ravir le leadership.

Pour l’instant, tous se réclament d’Alassane Ouattara, mais pour combien de temps ? A la tête du parti, comme dans toutes les régions, c’est le « je t’aime, moi non plus », mais personne n’ose lever le glaive tant que Ouattara sera là avec le stylo rouge en main.

Mais et après Ouattara ? « Cela risque d’être une grosse pagaille où tous les coups sont permis, ou alors le RHDP sera dépecé… » dit avec amertume, notre parlementaire.
Le Nouveau Réveil

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