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Il y'a 1 semaineon
La trahison est d’autant plus déroutante lorsqu’une personne, apparemment comblée dans sa relation, cède à l’infidélité. La sagesse populaire suggère souvent que l’on trompe parce que quelque chose manque : la passion s’éteint, la communication se dégrade ou le ressentiment s’installe. Pourtant, la vérité est bien plus complexe. De nombreuses infidélités ne sont pas motivées par l’insatisfaction, mais par des raisons psychologiques profondes.
Certaines personnes trompent malgré l’amour qu’elles portent à leur partenaire. Elles peuvent chérir leur relation et malgré tout se laisser tenter par l’infidélité. Cette contradiction est souvent aussi déroutante pour le partenaire trahi que pour celui qui a trompé.
Mais pourquoi cela arrive-t-il ? Quelles forces cachées poussent quelqu’un à risquer ce qu’il valorise ?
Voici quatre raisons psychologiques majeures expliquant pourquoi certaines personnes trompent — même dans des relations heureuses.
1. L’attrait de la nouveauté et la quête de dopamine
L’amour romantique est étroitement lié au système de récompense dopaminergique du cerveau, le même réseau neuronal qui régit la motivation, le plaisir et le renforcement. Au début d’une relation, ce système est extrêmement actif, inondant le cerveau de dopamine — le neurotransmetteur responsable de l’euphorie de l’attirance. Chaque regard, chaque toucher et chaque conversation tardive semblent électriques, renforçant l’envie de se consacrer entièrement à l’autre.
Mais avec le temps, cet état euphorique s’estompe. Des recherches utilisant l’IRM fonctionnelle ont montré que l’amour romantique passe d’un système motivé par la dopamine à un état plus stable, basé sur l’attachement, soutenu par l’ocytocine et la vasopressine — des hormones qui renforcent la confiance et le lien affectif. Bien que cette transition soit naturelle et nécessaire pour un engagement durable, certaines personnes peinent à accepter la perte de cette excitation initiale.
Pour celles et ceux qui recherchent une stimulation constante, une aventure extraconjugale peut sembler être un moyen rapide de retrouver cette sensation d’amour naissant. Cela ne signifie pas nécessairement qu’ils souhaitent quitter leur relation ; beaucoup de personnes infidèles restent profondément attachées à leur partenaire. Cependant, la tentation d’une expérience exaltante et risquée peut parfois l’emporter sur leur bon sens.
Ce que vous pouvez faire :
Au lieu de chercher la nouveauté à l’extérieur, ravivez l’excitation dans votre relation. Partagez de nouvelles expériences comme des voyages spontanés, explorez ensemble de nouveaux loisirs ou renouvelez votre intimité de manière créative. L’amour romantique n’a pas à perdre de son intensité avec le temps ; il demande simplement des efforts conscients pour maintenir l’engagement et l’enthousiasme.
2. La peur de la vulnérabilité profonde
Paradoxalement, certaines personnes trompent non pas parce qu’elles se sentent déconnectées, mais parce qu’elles se sentent trop proches. Pour les individus ayant un style d’attachement évitant, une intimité émotionnelle profonde peut sembler accablante, éveillant la peur de perdre leur autonomie, de devenir trop dépendants ou d’exposer des vulnérabilités qu’ils ont longtemps protégées.
Ceux qui ont grandi dans des environnements où l’amour était conditionnel, incohérent ou douloureux peuvent avoir appris à associer la proximité à la souffrance. Pour eux, le véritable engagement — où ils se montrent pleinement et investissent émotionnellement — peut être profondément inconfortable.
L’infidélité devient alors un moyen inconscient de créer de la distance, leur permettant de retrouver un sentiment de contrôle émotionnel. L’aventure n’est pas forcément liée à l’autre personne, mais à la nécessité de se protéger d’un engagement trop profond. Une connexion nouvelle et moins intense peut paraître plus « sûre » que l’exposition émotionnelle d’une relation à long terme.
Une étude publiée en 2013 dans la revue Social Psychological and Personality Science offre des perspectives sur la manière de surmonter cette peur et de combler le fossé de l’attachement. L’étude met en lumière deux conclusions clés :
Construire la confiance au fil du temps réduit l’évitement de l’attachement, rendant l’engagement plus sûr pour ceux qui ont du mal avec l’intimité.
Soutenir la croissance personnelle et l’indépendance de son partenaire diminue l’anxiété liée à l’attachement, aidant à rendre la proximité émotionnelle moins restrictive.
La véritable sécurité dans les relations ne vient pas de l’évitement de la dépendance, mais de la reconnaissance que l’amour et l’autonomie personnelle peuvent coexister.
Comment surmonter cette peur :
Construire la confiance avec le temps réduit l’évitement de l’attachement, tandis que soutenir la croissance personnelle et l’indépendance de son partenaire diminue l’anxiété liée à l’engagement. La véritable sécurité relationnelle ne réside pas dans l’évitement de la dépendance, mais dans la reconnaissance que l’amour et l’autonomie peuvent coexister.
3. La crise d’identité — « Suis-je toujours moi ? »
Les relations à long terme impliquent souvent la fusion de deux vies — les routines s’entrelacent, les identités évoluent et les priorités se mélangent. Bien que cela renforce la connexion, cela peut aussi engendrer une crise d’identité, surtout pour ceux qui valorisent l’indépendance, la spontanéité ou l’aventure.
Avec le temps, certaines personnes ont l’impression d’avoir perdu le contact avec la version d’elles-mêmes qu’elles étaient autrefois — celle qui était libre, insouciante ou exploratrice. Elles peuvent se sentir plus définies par leur rôle de partenaire que par leur individualité, ce qui peut créer un sentiment de stagnation.
Les recherches sur le modèle de l’auto-expansion suggèrent que les individus ont une motivation fondamentale à élargir leur perception de soi, soit en approfondissant leurs relations, soit en recherchant de nouvelles expériences stimulantes et enrichissantes. Lorsque ce besoin inné d’auto-expansion n’est pas satisfait dans la relation actuelle, les personnes peuvent chercher à le combler ailleurs, y compris par l’infidélité.
Retrouver son individualité sans tromper :
Plutôt que de chercher cette expansion à travers une aventure, nourrissez votre croissance personnelle au sein de la relation. Pratiquez des loisirs personnels, entretenez des amitiés en dehors du couple et cultivez des expériences individuelles qui renforcent votre autonomie. Une relation épanouissante ne nécessite pas d’abandonner son indépendance — l’amour et le développement personnel doivent coexister harmonieusement.
4. L’auto-sabotage inconscient
Certaines personnes trompent non pas parce qu’elles sont malheureuses, mais parce qu’elles ne croient pas mériter le bonheur. Ceux qui ont grandi dans des environnements chaotiques ou émotionnellement instables peuvent percevoir une relation saine et sécurisante comme étrangère, voire inconfortable. Au lieu d’embrasser cette stabilité, ils anticipent inconsciemment sa fin et prennent des mesures pour la précipiter.
Des études sur le développement de l’attachement et les abus émotionnels montrent que les personnes ayant vécu le rejet, le contrôle ou l’hostilité durant l’enfance développent souvent des styles d’attachement insécures.
Cela nuit à leur régulation émotionnelle, alimente des perceptions négatives d’eux-mêmes et complique le maintien de l’intimité. Si l’amour a été imprévisible dans leur passé, ils peuvent internaliser la croyance que le bonheur est éphémère ou que la trahison est inévitable.
Rompre ce cycle destructeur :
Reconnaître et guérir les blessures d’attachement passées est essentiel. Posez-vous les questions suivantes :
« Ai-je du mal à faire confiance au bonheur dans mes relations ? »
« Ai-je tendance à croire que les choses vont mal tourner sans raison apparente ? »
« Suis-je en train de répéter des schémas issus de mes relations passées ou de mon enfance ? »
Comprendre les raisons derrière l’infidélité ne signifie pas la justifier, mais cela ouvre la voie à la guérison et à la croissance. Si une trahison a déjà eu lieu, la question la plus importante n’est pas seulement : « Pourquoi cela s’est-il produit ? » mais : « Comment pouvons-nous évoluer à partir de cela ? »
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