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Archive du Jour : 5 mars 2020/ Présidentielle : Alassane Ouattara renonce à sa candidature d’un 3e mandat

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C’est fait. L’annonce retentit encore aux quatre coins du monde. Il ne sera donc pas candidat à la très redoutée élection présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire pour un 3e mandat.

« Je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération », a dit le président de la République, Alassane Ouattara, face aux députés et aux sénateurs hier jeudi 05 mars 2020 à la fondation Félix Houphouët Boigny de la paix à Yamoussoukro.

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Il l’a même répétée pour ne pas laisser distraire la solennité et la clarté de son propos par les acclamations mêlées aux faibles protestations qui ont suivi dans la salle. Et surtout pour que nul n’en ignore.

Le président Alassane Ouattara avait promis qu’il fera connaître sa décision sur une possible candidature ou non dans le courant du mois de juillet 2020, soit trois mois avant la date des élections. « Je prendrai ma décision l’année prochaine. J’ai un certain nombre d’amis que je consulterai avant de prendre ma décision définitive, mais elle est presque prise.

Le ‘’job’’ de président, ça fait huit ans que je le fais. Je n’ai jamais occupé de fonction plus de six ans. J’ai toujours cru qu’il faut un renouvellement de génération en Afrique. 75% des Africains ont moins de 35 ans. Le président français à 40 ans, mon fils aîné à 52 ans. Il est clair que pour moi, la voie va vers un transfert à une nouvelle génération. Ça me parait tellement évident.

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Maintenant, à cause de Linas-Marcoussis, des arrangements, nous n’avons pas mis de limite d’âge dans notre Constitution. Mais la morale voudrait que l’on soit raisonnable », confiait-il, début avril 2019, à Mo Ibrahim, au cours d’une conférence organisée en Côte d’Ivoire par la fondation éponyme. Il a pris sa décision un peu plus tôt, mettant ainsi fin au suspense et à l’impatiente attente qui tenaillaient à la fois ses adversaires et nombre de ses partisans.

Du côté des adversaires, la sortie inattendue du chef de l’Etat sur son retrait de la course à la présidence de la République court-circuite quelque peu la dynamique du ‘’Tout sauf Ouattara (TSO)’’ qui se mettait en place. Qu’il s’agisse du PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié, du GPS de Guillaume Soro ou du FPI de Laurent Gbagbo, les convictions y étaient établies que Alassane Ouattara manœuvrait pour un autre mandat.

« Je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération »
Toutes les stratégies, les regroupements politiques et autres coalitions ou plateformes mis en place, visaient en conséquence à lui barrer la route. Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale, s’est même convaincu que ses déboires actuels sont liés à la volonté du président Ouattara de faire un autre mandat. « Déjà en septembre 2019, suite aux révélations d’un sondage qui établissait mon avance en cas de la tenue de l’élection présidentielle, la décision avait été prise de m’écarter de la course.

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En réalité, tout ce dilatoire est résultante de la décision de M. Ouattara de faire un 3e mandat », a-t-il indiqué sur son compte Facebook le 24 décembre 2019. Des certitudes au niveau de l’oppostion qui semblent s’écrouler aujourd’hui comme un château de cartes, face à la décision du président d’honneur du RHDP de ne pas candidater à sa propre succession en 2020.

Que va faire maintenant cette opposition ? Immanquablement, le retrait de la candidature de leur plus sérieux adversaire à la compétition présidentielle, induit une redistribution des cartes sur la scène politique. Cela va impacter les stratégies élaborées par l’opposition et commander qu’elle réadapte son plan à la nouvelle donne.

La balle est dans son camp
Dans son propre camp, les sentiments sont cependant mitigés. Des fins connaisseurs des arcanes présidentiels soutiennent que le retrait du président va ouvrir de farouches adversités pour sa succession.

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« Même s’il arrivait à canaliser certaines ambitions, n‘est-ce pas à défaut de pouvoir maîtriser Guillaume Soro que la rupture est survenue ? », analyse un interlocuteur de L’inter. D’autres y voient au contraire un grand soulagement pour le camp Ouattara, qui était suspendu à la décision de son mentor.

« Le choix du candidat suit un protocole accepté par tous. Nous attendons que le chef de l’Etat se prononce sur son éventuelle candidature. Le jour où il le fera, nous suivrons sa décision. S’il dit qu’il est candidat, nous ferons tous bloc derrière lui. S’il dit qu’il ne l’est pas, nous suivrons ses orientations.

Quoi qu’il en soit, notre mobilisation sera la même, et nous allons gagner », a martelé le porte-parole du RHDP ; le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, dans les colonnes du confrère Jeune Afrique du dimanche 1er mars 2020. Le président a pris sa décision. Son camp fait désormais face au défi de la cohésion et de l’unité.

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Sinon, ce serait la foire ouverte à toutes sortes d’aventures. Entre les rumeurs d’une rébellion larvée menée par l’actuel ministre des Affaires étrangères, Amon Tanoh Marcel, et la réplique du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mabri Toikeusse parlant de sa candidature – « Je crois que ce n’est pas moi qui l’ai annoncée (…) Lorsque les débats internes seront à l’ordre du jour, nous débattrons. Pour l’instant, je n’ai fait aucune déclaration » – les choses s’annoncent plutôt difficiles au RHDP.

Lire aussiUn opposant à Ouattara : « Renoncez à un 3e mandat et annoncez votre retrait du pouvoir en 2020 »
Par ailleurs, la volonté du président sortant de ne pas briguer un autre mandat, est diversement accueillie dans l’opinion. Une partie juge que le chef de l’Etat fait montre ici d’une grande qualité d’homme d’Etat, respectueux de ses engagements et de la parole donnée.

L’autre soutient au contraire que le locataire du palais d’Abidjan Plateau n’avait d’autre choix que de se retirer, parce que la Constitution de la IIIe république ne l’autorisait pas à faire à nouveau acte de candidature à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire.

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