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La découverte, le 10 novembre 2024, de déchets médicaux à l’ancienne décharge d’Akouédo, près d’Abidjan, a suscité une vive émotion en Côte d’Ivoire. Cette affaire, marquée par la propagation de fausses informations sur les réseaux sociaux. Cette affaire de vingt bébés jetés à Akouédo a conduit l’auteur de la publication à être condamné à 6 mois de prison. Retour sur les faits.
C’est à l’ancienne décharge d’Akouédo qu’ont été découverts deux embryons humains, des seringues usagées, des prélèvements biologiques et d’autres résidus médicaux. Ce déversement illégal de déchets sanitaires a immédiatement alerté les autorités locales et les forces de l’ordre.
Une enquête approfondie a permis d’identifier trois individus : Ozoukou Grah Arnaud, administrateur du Laboratoire central du Plateau, Kouamé Koffi Jean-Claude, technicien au Centre d’Anatomopathologie d’Abidjan à Treichville, et Kassi Modeste, maçon.
Ces derniers sont accusés de mise en danger d’autrui et d’abandon de déchets sanitaires à risque infectieux en dehors des espaces aménagés, des faits punis par l’article 393 du Code pénal et la loi n°2023-899 du 23 novembre 2023. portant sur l’hygiène et la salubrité.
La propagation d’une fausse rumeur
Parallèlement à cette découverte, un internaute, Coulibaly Yaya, a publié sur Facebook un message affirmant que 20 à 200 corps de bébés avaient été retrouvés sur les lieux. Cette publication, devenue virale en quelques heures, a provoqué une onde de choc, alimentant spéculations et inquiétudes au sein de la population.
« Par ailleurs, le nommé Coulibaly Yaya, auteur de la publication sur les réseaux concernant ces faits et annonçant la découverte de vingt (20), voire de deux cents (200) bébés morts à l’ancienne décharge d’Akouédo village, a été interpellé, jugé et condamné, ce jour, à six (06) mois d’emprisonnement ferme et à cinq cent mille (500 000) francs CFA d’amende, pour diffusion de fausses informations », a pointé le communiqué du procureur de la République Koné Brama Oumar.
Une double problématique mise en lumière
Cette affaire met en exergue enjeux deux majeurs : La gestion des déchets médicaux : Le déversement illégal de ces résidus biomédicaux pose un grave problème de santé publique. Les populations avoisinantes sont exposées à des risques sanitaires accumulés, soulignant l’urgence de renforcer les contrôles et de sanctionner les infractions.
L’usage irresponsable des réseaux sociaux : La diffusion de fausses informations a amplifié l’ampleur de la crise, provoquant panique et désinformation. Les sanctions infligées à Coulibaly Yaya rappellent la nécessité d’un usage responsable des plateformes numériques.
Le procureur de la République, Koné Brama Oumar, a tenu à souligner l’engagement des autorités dans la lutte contre ces dérives. Les trois individus responsables du déversement illégal ont été placés sous mandat de dépôt, tandis que les enquêtes sont en cours pour déterminer les circonstances exactes des faits.
L’affaire des « 20 bébés jetés à Akouédo » reste un exemple marquant des dangers liés à la désinformation et des lacunes dans la gestion des déchets médicaux.
Elle interpelle sur la nécessité de renforcer les dispositifs de contrôle sanitaire et de promouvoir une utilisation responsable des réseaux sociaux. Les décisions judiciaires prises envoient un signal fort, soulignant que ni les infractions environnementales, ni les manipulations médiatiques ne resteront impunies.
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