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Il y'a 4 semaineson
Depuis quelque temps, l’atmosphère socio-politique et économique n’est pas à la sérénité. Le jeudi 11 février dernier, au cours d’une conférence de presse, au siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI) au Plateau, des opérateurs économiques et des consommateurs ont lancé des cris de détresse sous la supervision du président de la Chambre consulaire, Jean Louis Billon. C’est un article publié par Soir Info, le 12 février 2010, soit 15 ans, jour pour jour.
Animateur principal de la conférence de presse organisée, hier au Plateau, Jean Louis Billon est allé de dénonciations en dénonciations. Sur la question de l’énergie et des délestages en Côte d’Ivoire, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire accuse.
« Si nous comprenons pourquoi, ce qui révolte c’est que cela résulte d’un manque de prévoyance. C’est pire que ce que nous avons connu en 1983 (4 mois de délestages). Si on ne répond pas aux besoins de 100 MW tous les deux ans, on va retomber dans les mêmes problèmes (…) Ce qu’on vit à Abidjan n’est rien par rapport à ce que les gens vivent à l’intérieur du pays. Pas d’électricité, pas d’eau, les conséquences sont terribles », fait savoir le président de la CCI-CI.
Qui soutient que pour avoir été prévenu durant 4 ans par la Compagnie ivoirienne d’Electricité (Cie), l’Etat de Côte d’Ivoire aurait dû réagir et éviter des drames aux populations ivoiriennes. Cette situation va majorer sur les coûts de la vie », soutient le conférencier qui indique que l’augmentation du prix du carburant ira en aggravant la « vie économique ».
Lorsqu’il ajoute à tout ceci les barrages des éléments de Forces de Défense et de Sécurité (Fds), pour lui, la situation est catastrophique. Il dit ne pas voir « de volonté politique véritable contre le racket et les tracasseries routières en Côte d’Ivoire ». « Vous quittez Abidjan, vous devez négocier. Comment voulez-vous développer le petit tourisme local ? », s’interroge Jean Louis Billon.
Evoquant les incendies des infrastructures, il signifie que 40 incendies en dix années, c’est excessif. Ceci, indique-t-il, à cause de l’état de dégradation avancée des infrastructures et du manque de matériel des sapeurs-pompiers. Il estime cela anormal du moment où « les contribuables ont droit à un service public de qualité (…) Nous sommes de plus en plus obligés de payer pour recevoir ces services.
Si on se rend compte que les marchés se déplacent sur la route, c’est qu’il n’y a plus de marché », insiste le président de la CCI-CI. Qui fait remarquer, au passage que « la nouvelle loi de finances va majorer une contribution de sortie de crise » à l’attention des contribuables.
La révolte ?
L’homme est critique au financement sans résultat du processus de sortie de crise depuis de longues années. « Nous finançons le processus de sortie de crise. Le train de vie de l’Etat ne change pas. Il ne diminue pas Nous sommes à dix années de crise.
Les victimes, c’est la population. Les opérateurs économiques financent la sortie de crise longue et coûteuse. Il y a d’énormes problèmes de gouvernance. Les problèmes sont de plus en plus graves. (…) A ceux qui ont pour mission de conduire le processus de crise, nous allons exiger une obligation de résultats », prévient le conférencier.
Qui signifie son opposition au renouvellement du permis de conduire parce que « illégal ». « On dit de refaire le permis de conduire ; pour ceux qui ont le permis B, il y est marqué « permanent ». La loi n’est pas rétroactive ! C’est illégal ! Nous interpellons les ministres de la Justice, des Transports et de l’Intégration africaine (…).
Moi, j’ai décidé de ne pas prendre le nouveau permis de conduire », lance le président de la CCI-CI. Pour lui, le projet n’a pas sa raison d’être par rapport à la communauté régionale, car « dans peu de temps, ne sera plus valable ». « Les contribuables ivoiriens ne sont pas les plus riches », martèle-t-il.
Et d’estimer que la Côte d’Ivoire a le processus de paix, les pièces d’identité, les documents en export, etc., les plus chers au monde.
En ce qui concerne la Douane, il fait savoir que cette régie « a, de façon unilatérale, mis fin au Trie alors que ce sont les chefs d’Etats qui ont pris la décision » du Trie. Il ne semble pas prêt pour faire du cinquantenaire une fête. « On oublie ce qui est essentiel pour nous : le développement économique et social. Nous ne sommes pas compétitifs. Nous nous contenterons d’y faire le point de notre passé », annonce Jean Louis Billon.
Abondant, dans le même sens sur les problèmes, Michel Tizon (Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie française en Côte d’Ivoire) fait savoir que les délestages sont source de « démotivation » au niveau de 90% des Pme et Pmi que gère ladite chambre.
« Il y a démotivation du personnel, des opérateurs économiques, des fonctionnaires Il y a aussi les investisseurs (..). La motivation, si elle se perd, c’est ce qui sera le plus long à reprendre », est convaincu le président Michel Tizon.
Faisant un point, le porte-parole des hôteliers de Grand-Bassam fait savoir que les entreprises peinent à cause des délestages. Pour l’Ordre des Pharmaciens, les délestages sont à la base de catastrophes humanitaires.
« C’est un drame. On ne peut pas faire d’interventions chirurgicales ; à l’intérieur, il n’est pas possible de faire fonctionner un hôpital. Les vaccins ne sont plus valables. On en a marre. On est fatigué », crie le président de l’Ordre des Pharmaciens, Dr. Parfait Kouassi.
La fédération des boulangers et pâtissier de Côte d’Ivoire, elle aussi, dit en avoir assez des délestages qui font pourrir ses produits. Les marchés de Yopougon, non plus, ne veulent plus se laisser conter « sans vérité et ni respect ».
Les membres de la Fédération nationale des Commerçants de Côte d’Ivoire et ceux de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire disent être prêts à prendre des décisions très prochainement.
« Nous allons prendre des décisions explosives », annonce le secrétaire général Soumahoro Abdoulaye de la Cngr-CI. « L’heure n’est plus au discours », renchérit Soumahoro Farik de la Fenacci). Les armateurs et les pêcheurs artisanaux, eux, accusent l’Etat de ne pas faire de la sécurité et l’environnement de pêche des priorités.
Après avoir indiqué que les entreprises des télécommunications sont obligées de par la loi, André Apété (directeur délégué de l’Union nationale des entreprises de télécommunication) fait savoir que malgré les délestages, elles utilisent en permanence les groupes électrogènes.
Pour lui, il urge d’établir les responsabilités et de prendre des sanctions contre ceux qui sont à la base de cette crise d’énergie.
Doukoua Godé (président de la Fédération des associations de consommateurs de Côte d’Ivoire), lui, a décidé de porter plainte contre la Cie. Pour lui, les nombreuses taxes dans le secteur pétrolier et le train de vie de l’Etat suscitent « la révolte ».
Dans sa conclusion, Jean Louis Billon a laissé entendre qu’il veut interpeller l’Etat sur ses défaillances et non appeler à la grève générale.
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