En Côte d’Ivoire, le remaniement ministériel du 17 octobre a été marqué par le maintien de la plupart des principaux ministres en poste. Cependant, une décision a surpris tout le monde : le départ du Premier ministre Patrick Achi, remplacé par Robert Beugré Mambé.
Le 16 octobre, une annonce inattendue secouait les cercles politiques ivoiriens. Le président Alassane Ouattara décidait de ne pas reconduire Patrick Achi à la tête du gouvernement, préférant à la surprise générale nommer Robert Beugré Mambé, gouverneur du district autonome d’Abidjan, à ce poste clé.
Les motivations derrière ce choix restent, à ce jour, soigneusement gardées secrètes, laissant tout le monde dans l’incertitude quant à la prochaine étape de la carrière de Patrick Achi.
Révélations
Pourtant, Selon Jeune Afrique, cette décision s’était en réalité prise 48 heures plus tôt, avant l’annonce officielle. Alassane Ouattara avait longuement hésité sur la question du changement de Premier ministre.
Il avait été influencé par l’avis de son vice-président, Tiémoko Meyliet Koné, qui plaidait en faveur de la stabilité à la tête de l’exécutif. Alors que le président avait récemment déclaré en privé son intention de reconduire Patrick Achi, il avait continué à rechercher des conseils et des opinions divergentes.
On reprochait au Premier ministre son immobilisme sur des dossiers majeurs et son refus d’intervenir en cas de conflit
Mi-octobre, Alassane Ouattara avait notamment rencontré Jean-Claude Brou, le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à deux reprises en tête-à-tête. Ces entretiens avaient porté sur des questions à la fois régionales et nationales, reflétant l’incertitude du président quant au choix à faire.
Ce que Ouattara reprochait à Achi Patrick
Les relations tendues entre Patrick Achi et le président étaient devenues un secret de polichinelle depuis le mois de février. On reprochait au Premier ministre son immobilisme sur des dossiers majeurs et son refus d’intervenir en cas de conflit. En coulisses, Patrick Achi avait mal vécu cette période et s’était senti trahi par certains de ses proches.
Avec le temps, Alassane Ouattara avait transféré certaines de ses prérogatives à Tiémoko Meyliet Koné, le vice-président, tandis que le Premier ministre perdait en influence.
En septembre, lors de la campagne pour les élections régionales dans sa région natale de la Mé, Patrick Achi avait déjà évoqué la possibilité d’une reconversion, exprimant son désir de s’engager dans le développement local.
Après la dissolution du gouvernement en octobre, il avait réaffirmé sa loyauté envers Alassane Ouattara, se décrivant comme un « soldat » du président prêt à le servir quel que soit son nouveau poste.
Avec Jeune Afrique
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