Esso Essis : du zèle pour Thiam… à la paix de l’âme chez Ouattara, ex-président du mouvement « ALLIANCE », a rejoint le RHDP

CHRONIQUE – Il faut saluer le courage politique. Celui d’un homme qui, après avoir prêché avec ferveur pour l’Évangile de Tidjane Thiam, décide subitement de traverser la rue pour rejoindre l’église d’en face : le RHDP.

Jean-Yves Esso Essis, ex-président du mouvement « ALLIANCE », a quitté le navire PDCI-RDA avec un dernier mot touchant : mon âme est apaisée. On aurait presque sorti les mouchoirs… si ce genre de transhumance politique n’était pas devenu une habitude bien rodée au PDCI.

Rappel des faits : dimanche 30 mars, notre héros monte sur le plateau de NCI 360°, malgré une consigne claire du PDCI : « n’y allez pas ». Lui y va quand même. Mais attention, avec prudence. Il prend soin de préciser qu’il n’est pas là au nom du parti ni de son mouvement. C’est l’analyste politique en lui qui parle, pas le militant. Un peu comme un pompier qui entre dans un incendie en précisant qu’il est juste touriste.

Mais voilà, la nuance n’a pas suffi. Le feu a pris. Et rapidement, les braseros politiques se sont activés. Résultat : destitution express par les siens. Et comble de l’ironie, pour éviter qu’ALLIANCE ne se retrouve isolée, Jean-Yves choisit le sacrifice : il s’en va… mais avec panache.

Jean-Yves Esso Essis n’a pas trahi
Et quelle sortie ! Une déclaration digne d’un discours de Mandela. Des mots en MAJUSCULES pour montrer l’émotion, des valeurs brandies comme des pancartes dans une manif, et enfin la révélation : direction le RHDP. Non pas par opportunisme, dit-il, mais pour « servir efficacement ». On n’en doute pas une seconde.

Le plus croustillant ? L’homme qui, hier encore, vantait la modernité incarnée par Thiam, jure désormais que c’est au sein du RHDP – ce même parti contre lequel il bataillait avec passion – qu’il compte réaliser ses rêves pour la Côte d’Ivoire.

Moralité : en politique, les convictions sont parfois comme des chemises. On les change en fonction du climat… ou du plateau télé. Et quand le costume PDCI gratte un peu trop, on n’hésite pas à l’échanger pour un modèle RHDP sur-mesure, plus confortable et surtout… mieux ventilé.

Qu’on ne s’y trompe pas : Jean-Yves Esso Essis n’a pas trahi, non. Il a “tourné une page”, comme il l’écrit si joliment. Et pendant qu’il ferme son livre au PDCI, on l’imagine déjà en train de gratter la préface d’un nouveau chapitre… aux couleurs orange.

Après tout, comme le dit l’adage politique ivoirien : il n’y a que les convictions qui ne changent pas… chez ceux qui n’ont pas encore été « destitués ».