Ancien président du Fan club pour Soro, Ibrahim Doumbia est un cadre qui compte au sein de la diaspora européenne de Générations et peuples solidaires (GPS). Dans cet entretien qu’il a accordé à Générations Nouvelles, ce Soroïste convaincu qui vient d’intégrer la Commission d’orientation et de coordination, exprime son optimisme quant à l’avenir de Guillaume Soro et de GPS.

Depuis le 8 mai 2023, GPS semble à nouveau sorti de sa torpeur, avec la communication que le leader du mouvement a eu avec les cadres et les militants, à l’occasion de son anniversaire. Quelques jours après, la liste des membres de la nouvelle COC a été publiée. Diriez-vous que cette fois-ci est la bonne et que le camp Soro est bel et bien réveillé ?

(Rire)…Torpeur ? Réveillé ? Non ! Nous n’avons ni peur ni sommeil pour que l’on parle de torpeur ou de réveil. Mais, le fait est que nous avons eu un moment d’observation et d’analyse de la situation politique du pays et cela paraissait nécessaire pour qui a connu le contexte d’avant, pendant et après l’élection de 2020. Comme disait le président Guillaume Soro lui-même et je cite : « quand tu sais que le silence est plus important que ce que tu dis, alors il faut garder le silence. » Comprenez qu’un combat doit nécessairement s’adapter aux contextes et à son environnement. Donc à GPS, toutes les fois ont été bonnes, pas seulement à l’occasion des récentes nominations.

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En l’absence de votre leader au pays et au regard de l’atmosphère hostile à l’égard du mouvement, pensez-vous GPS capable de relever la tête ?
Pour parler de relever la tête, il faut l’avoir baissé. Au risque de me répéter, je vous dis que GPS n’a jamais baissé sa tête. En revanche, ce sont nos adversaires d’en face qui ont des machettes en main, dans l’unique but de nous couper la tête. C’est notre attitude pacifique face à cette situation qui, évidemment, vous fais croire que notre tête est baissée.

Pour rassurer ses militants, l’ancien président de l’Assemblée nationale évoque souvent le cas de l’ANC, de Nelson Mandela ou encore de Félix Houphouet-Boigny. Est-ce que comparaison est raison ?
Non, non, ne voyez pas en terme de comparaison, quand le président Guillaume Soro cite l’ANC de Mandela ou Félix Houphouet-Boigny. Le leader relève ici des faits historiques qui ont impacté la marche des grands leaders et partis politiques, comme pour rappeler à ses compagnons, militants et sympathisants, que ce que nous traversons n’est pas une fatalité mais des événements normaux dans la vie des grands et sérieux mouvements politiques.

Guillaume Soro lui-même, n’a-t-il pas signé son arrêt de mort politique, en quittant Alassane Ouattara et en voulant le défier à la présidentielle de 2020 ? Autrement dit, peut-il rebondir sur le plan politique, quand on sait qu’il est lourdement condamné par la justice, qu’il est recherché et que le mouvement qu’il dirige est frappé de dissolution ?
Tout ce que vous évoquez n’est qu’une vue de l’esprit. Si le président Alassane Dramane Ouattara avait la possibilité de décider du destin de quelqu’un, lui-même n’aurait pas fait pas 18 ans dans l’opposition et pour enfin parvenir au pouvoir avec le concours d’une rébellion armée. Si rester avec Monsieur Ouattara faisait de quelqu’un président de la République, je pense que feu Amadou Gon le serait aujourd’hui.

Guillaume Soro n’a donc signé aucun arrêt de mort politique. Bien au contraire, nous le préférons en exil qu’ailleurs, suivez mon regard. Tenez-vous bien, s’il est vrai que nul ne peut accéder au paradis sans mourir, la météo politique ivoirienne voudrait qu’on n’accède pas au Palais présidentiel sans passer par l’exil. Une raison de plus pour dire que le président Soro vit dignement son exil et nous ses compagnons, sommes fiers de lui. Je signe et je persiste, grâce à Dieu, le président Guillaume Soro n’est pas encore tombé, on ne peut donc parler de son rebondissement politique.

Ni la prison, ni les condamnations, encore moins l’exil ne sont un obstacle au destin d’un homme qui, plus est, Guillaume Soro. Vous me parlez de dissolution de GPS, savez-vous que tout récemment la Présidence ivoirienne aurait commandité un sondage qui positionne GPS et son leader quatrième avec environ 15% des intentions de vote, après les trois grands (Bédié, Ouattara et Gbagbo) ? Ce qui est réel, c’est qu’une décision de justice que nous rejetons est prononcée à l’encontre de GPS. Mais moi, est-ce que je ne vous parle pas aujourd’hui en tant que cadre de ce même GPS ? GPS est déjà ancré dans le cœur et l’esprit de nos citoyens.

Votre leader a affirmé être en mesure de se présenter à la prochaine présidentielle. N’est-ce pas là le bluff de trop de l’ancien président de l’Assemblée nationale ? Ne risque-t-il pas de perdre encore de la crédibilité s’il rate le virage de 2025, étant entendu qu’il avait dit qu’il n’y aurait pas d’élection en 2020 et que le scrutin s’était tenu ?
Vous savez que le président Guillaume Soro a avec lui une décision de justice supranationale, précisément celle de la Cours africaine des droits de l’Homme et des peuples, depuis septembre 2020, et qui ordonnait à la Côte d’Ivoire d’observer le statuquo ente dans l’affaire qui l’opposait à la justice nationale. Mais, en plus, laissez-moi vous dire qu’Alassane Ouattara ne représente pas la Constitution ivoirienne. Le président Guillaume Soro pourra bel et bien se présenter en 2025. Pensez-vous vraiment que se présenter à une élection présidentielle est synonyme de perte de crédibilité ? Une élection ne vaut que par son taux participation. Qui connaît celui de 2020, n’a pas la même lecture que vous.

Que répondez-vous à ceux qui, le moquant, disent que le héros d’hier est devenu zéro ? Est-ce que vous diriez, comme certains, que le camp Ouattara fait preuve d’ingratitude envers le président de GPS ?
Heureusement que ce sont ceux mêmes qui l’ont appelé héros hier, qui sont les mêmes qui le qualifient aujourd’hui de zéro, c’est ça l’ironie de l’histoire. Pour moi, ce n’est pas une moquerie, mais plutôt une ignorance et une méconnaissance de la chose politique. Ils peuvent bien se réjouir mais, cela ne nous complexera guère. En général, quand tu rends un service à quelqu’un, s’il veut être reconnaissant, il devient ingrat, sinon, il devient ton ennemi. Donc si c’est de l’ingratitude, on dit gloire à Dieu. Pour le reste, le président Guillaume Soro a dit lui-même, qu’il n’a pas l’âme d’un héritier, il n’attend nullement la reconnaissance de qui que ce soit.

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Le 8 mai, Guillaume Soro a de nouveau appelé les cadres et les militants à poursuivre le travail d’implantation de GPS. Pourquoi selon vous, ce mot d’ordre de votre leader a du mal à être exécuté ? Votre mouvement ne pêche-t-il pas par manque de stratégie ?
Le mot d’ordre du leader relatif à l’implantation de GPS est très bien accueilli par tous et il est bel et bien en exécution. Donnez-nous juste le temps et vous verrez. Pour le reste, sachez qu’une stratégie connue n’en est plus une.

Malgré le divorce entre le chef de l’Etat et son ancien Premier ministre, certains soroïstes continuent de penser que Ouattara et Soro sont des alliés naturels et qu’ils sont condamnés à s’entendre. Croyez-vous la réconciliation possible entre les deux personnalités ?
Condamnés à s’entendre ? Je n’utiliserais pas cette expression. Cependant, j’avoue être parmi ceux qui croient qu’ils (Ouattara et Soro) sont des alliés naturels et qu’ils doivent de ce fait aplanir leur différend. Nous à GPS, souhaitons une réconciliation sincère entre ces deux personnalités, surtout dans la dignité. Je note aussi que pour nous, réconciliation ne sous-entend pas militer dans une même formation politique.

Au niveau de la diaspora, le soroïsme fait-il encore recette ? Arrivez-vous à convaincre des Ivoiriens expatriés de rejoindre le combat que mène l’ancien Premier ministre ?
Vous n’allez pas croire, mais GPS n’a jamais été aussi convoité, surtout après la récente sortie du président. Chaque jour qui passe ici dans la diaspora, plusieurs dizaines d’Ivoiriens frappent à la porte de GPS. Attendez et vous verrez.

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Avec la bataille de positionnement qui mine sa cohésion, que peut apporter la diaspora de GPS à Guillaume Soro ?

De quelle bataille de positionnement parlez-vous ? Nos leaders, pour certains, sont en exil et pour d’autres en prison, nous sommes bien préoccupés à restructurer GPS. Pour l’heure, rassurez-vous, la cohésion est au beau fixe en notre sein.

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