Côte d’Ivoire : A Daoukro, Bédié pose les conditions d’une alliance avec Ouattara ou Gbagbo, Thiam et Billon bottent en touche 

Ce 29 janvier 2023 à Daoukro, Henri Konan Bédié a communié avec les structures dirigeantes du Pdci lors de la traditionnelle cérémonie de vœux. Dans son vaste domaine royal à la muraille artistiquement dressée, les militants et cadres du Pdci ont tenu à souhaiter une année lumineuse pour Bédié et une moisson fructueuse pour le parti qui prépare les locales.

Et pour ces élections à venir, ils sont aux aguets qui veulent composer avec le Pdci-Rda de Konan Bédié. Alors qu’il existe un accord de collaboration entre le Pdci et l’ex Eds converti en Ppa-Ci de Laurent Gbagbo, le Rhdp d’Alassane Ouattara caresse le rêve de se remettre avec son ex allié. Depuis un temps, des minci dominici travaillent à rapprocher les deux hommes et leurs partis respectifs.

A toutes ces convoitises à relent politique et tactique, le sphinx de Daoukro a donné un début de réponse qu’il avait d’ailleurs ébauché lors d’une précédente rencontre du bureau politique dans son antre de Daoukro.

Nonobstant les derniers soubresauts faits de départs fracassants de certains cadres et non des moindres, Konan Bédié est resté droit dans ses bottes pour dire à qui veut l’entendre les bases d’une alliance avec son parti.

Selon Henri Konan Bédié qui intervenait à la suite de Jacques Ehouo porte-parole du jour des délégations, le Pdci reste un parti solide, mamelle nourricière à laquelle s’abreuvent les Ivoiriens.

Et pour qui veut une alliance ou un rapprochement doit montrer patte blanche. En clair, le Pdci entend tisser de nouvelles alliances sur la base du bilan (positif) des précédentes alliances passées. Le parti Houphouëtiste n’entend plus se faire hara kiri.

« Le PDCI-RDA est la source à laquelle s’abreuve toute la Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens et les Ivoiriennes ont confiance en notre Grand parti.

Le Pdci-Rda a construit la Côte d’Ivoire moderne en rassemblant tous les enfants de notre pays dans l’union, la discipline et le travail. Nous devons apporter, avec détermination, avec responsabilité et sans calcul, notre part dans la construction d’une nouvelle Côte d’Ivoire », a situé tout d’abord Konan Bédié avant de poser ses conditions pour une quelconque alliance.

« Comme je l’ai indiqué lors de notre dernier Bureau Politique, nous nous devons de faire une analyse et un bilan de nos différentes alliances passées et existantes. Le Pdci-Rda est un parti fort, un parti incontournable dans l’environnement politique de notre pays.

Toute alliance, tout rapprochement, si alliance et rapprochement il y a, ne pourra se faire que dans l’intérêt de notre parti et celui de la Côte d’Ivoire. Nous serons stratégiques dans nos choix et ceux-ci ne doivent être vus que dans le seul objectif de renforcer notre position et de conquérir de nouveaux territoires.

Le Pdci-Rda n’est pas à vendre à l’encan ! Il ne saurait donc être sacrifié pour quelque motif que ce soit !! ». Ces propos du patron du Pdci-Rda pour le moins alambiqués sonnent comme une réponse à ceux qui croient en une renaissance de l’alliance Rhdp qui aura tenu jusqu’en 2018.

Ils situent également sur l’effort que devront faire Gbagbo et le Ppa-Ci pour un attelage avec le parti doyen. A ce niveau, Bédié remet le Pdci-Rda au centre des convoitises et de redistribution des cartes politiques.

Billon et Thiam, 2 prétendants et grands absents

Le député Jean Louis Billon et le financier international Tidiane Thiam n’étaient pas du déplacement de Daoukro. Ces deux prétendants à l’investiture du Pdci ont manqué une occasion.

Quand on sait Thiam loin du terrain pour des raisons professionnelles, Billon qui vit en Côte d’Ivoire aurait pu être à ce rendez-vous pour marquer quelques points qui seraient comptabilisés le moment venu.

Au Pdci, le compte à rebours est lancé et chaque jour qui passe doit être capitalisé. Henri Konan Bédié annonce un congrès en mars qui doit adopter des réformes en vue du 13e congrès ordinaire qui sera décisif pour la présidentielle de 2025. Tout est donc désormais défi, y compris les rendez-vous événementiels du vieux parti.