Recevant Mabri Toikeusse pour son retour au Rhdp, Alassane Ouattara a affirmé avoir dit non à Pascal Affi N’Guessan qui souhaitait tisser une alliance avec le parti au pouvoir.
« Je t’aime. Moi non plus », tel pourrait être le titre du film d’amour entre le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) d’Alassane Ouattara et le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan, si l’on devait le jouer au cinéma. Jeudi dernier, au moment d’accueillir Albert Mabri Toikeusse et son parti, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) pour leur retour au sein du parti au pouvoir dont ils avaient claqué la porte en 2020 pour rejoindre l’opposition dans sa lutte contre le troisième mandat, le chef de l’Etat a fait une révélation qui n’a pas manqué de surprendre plus d’un.
Effet, content d’avoir réussi à ramener l’Udpci dans son camp, Alassane Ouattara a affirmé avoir dit non au FPI qui souhaitait tisser une alliance avec sa formation politique. « D’autres partis veulent une alliance comme le FPI », a-t-il lancé, avant de poursuivre. « Je lui ai dit, on n’a pas la même culture, on n’a pas la même philosophie politique », a ajouté le chef de l’Etat. Sauf démenti de la part du Front populaire ivoirien, ces propos du président du Rhdp viennent donner du grain à moudre à tous ceux qui, depuis toujours, ont soutenu que Pascal Affi N’Guessan et le FPI roulaient pour le camp Ouattara dans la crise qui l’opposait à ses anciens cadres du FPI version Gbagbo. Une demande en « mariage » avec le Rhdp comme avancé par Alassane Ouattara sonne comme une incohérence venant du président du FPI qui, rappelons-le, a souffert le martyr avec le pouvoir en place.
D’abord en 2011, lorsqu’Alassane Ouattara prend le dessus sur Laurent Gbagbo au terme de la crise post-électorale, le président du Front populaire ivoirien comme plusieurs autres de ses camarades sont faits prisonniers. Dans la prison de Bouna où il était détenu, le député de Bongouanou a affirmé avoir été l’objet de traitements inhumains. Ensuite, porte-parole du front de l’opposition contre la troisième candidature d’Alassane Ouattara, Affi N’Guessan à nouveau traqué, déniché et détenu à la Direction de la surveillance du territoire (DST) durant plusieurs jours.
Là encore, ses proches dénonceront les maltraitances qu’il a subi. Entendre aujourd’hui que lui et son parti, d’idéologie socialiste ont été refoulés aux portes du parti ultra-libéral d’Alassane Ouattara sonne à la fois comme la victime qui tombe amoureuse de son violeur et un parti en perte de ses valeurs idéologiques.
Aboisso Les militants du Rhdp ne décolèrent pas
Ce n’est pas le grand amour entre la direction du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et ses militants du département d’Aboisso. Les seconds reprochent au premier d’avoir nommé les cinq secrétaires départementaux de la région du Sud-Comoé alors qu’il fallait passer par des élections. Le vendredi 8 septembre dernier, ils étaient près de 500 militants, venus d’Aboisso, Ayamé, Ayénouan, Maféré, Koffikro, Kakoukro, Sanhoukro, devant le siège du parti d’Alassane Ouattara, à la rue Lepic, pour dénoncer l’attitude de la direction de leur parti.
Dans une motion lue par leur porte-parole, les houphouétistes d’Aboisso ont récusé la décision de Cissé Ibrahim Bacongo et son équipe. En effet, suite aux tensions qui ont prévalu lors de l’élection des secrétaires départementaux à Aboisso comme dans plusieurs autres localités, la direction du parti logé à la rue Lepic avait opté pour le report desdites élections, le temps d’aplanir les différends.
Les tensions qui ont provoqué le report de l’élection avait été causées par la contestation de la liste des électeurs par les candidats de la liste Renaissance portée par Diakité Djery, opposé à la liste Union-Solidarité conduite par Bakari Coulibaly. Dans l’incapacité de tenir des élections, la direction du parti au pouvoir avait décidé de procéder à des nominations en tenant compte de l’équilibre entre les deux listes.
En attente de ce règlement, Bakari Coulibaly et ses camarades ont été surpris de voir que leur parti a pourvu les cinq postes de façon « arbitraire », puisque quatre des cinq postes ont été attribués à la liste adversaire contre un seul pour eux. Non content de cette situation, la liste Union-Solidarité qui semble avoir l’adhésion de la quasi-totalité des commissaires politiques et autres responsables des structures de base, a décidé de faire entendre sa voix. Après la marche du 6 septembre dernier accompagné d’un meeting à Aboisso, ceux-ci se sont rendus le vendredi dernier au siège de leur parti pour réclamer réparation. Inza Coulibaly, l’un des meneurs de la contestation s’est exprimé au nom des mécontents.
« Nous sommes venus ici pour signifier à la direction du parti, ce qui s’est passé, c’est-à-dire la nomination des départementaux dans le département d’Aboisso. Nous ne sommes pas d’accords. Nous ne sommes pas contents. Nous sommes venus donc signifier notre mécontentement à la direction du parti (…). Nous leur avons expliqué le cheminement des choses. On leur a dit que cette façon de faire ne fera que diviser le parti pour aller dans le sens contraire du rassemblement que le président Alassane Ouattara veut. Ils ont dit qu’ils ont pris bonne note », a-t-il affirmé.
Certains manifestants, très en colère, ont menacé de créer des structures parelles en dehors de celles misent en place par la direction si, elle ne venait pas à revoir sa posture. Ainsi, a-t-on entendu, « il y aura deux Rhdp dans le département d’Aboisso. Vous allez nous tuer peut-être mais jamais nous ne reculerons. C’est nous la base la plus importante du Rhdp dans le département à tout point » LC
Générations Nouvelles
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