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Côte d’Ivoire : Présidence du Pdci, Venance Konan charge encore Tidjane Thiam « M. Thiam s’est-il souvenu de son côté ivoirien parce qu’il n’a pas eu le poste de ministre qu’il voulait en France ? »

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Dans une chronique publiée ce 14 novembre 2023, Venance Konan revient sur la candidature de Tidjane Thiam à la présidence du PDCI.
Ma dernière chronique portant sur les questions soulevées par la candidature de M. Tidjane Thiam au poste de président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et peut-être demain, à celui de président de la République de Côte d’Ivoire a suscité des réactions parfois passionnées au sein de ses supporters. Quelques-uns ont cru bon de faire resurgir des articles qui auraient été écrits par moi il y de longues années de cela.

Rappelons-leur que le débat en cours actuellement porte sur la candidature de M. Thiam et non sur ma modeste personne ou sur M. Alassane Ouattara. L’un des points soulevés par des membres du PDCI, et que je n’ai fait que reprendre, est celui de savoir si, au regard des textes de ce parti, M. Thiam remplit toutes les conditions pour être candidat à sa présidence. C’est tout. Il n’y a pas de raison d’invectiver ou d’insulter quiconque.

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C’est la réponse à cette simple question que nous attendons. Quelqu’un au sein du PDCI a proposé que l’on dépasse le juridisme formel pour aller vers un consensus, ou, si l’on veut, vers une réponse politique. Ce qui veut dire qu’il y a bien un problème juridique qui se pose.

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Concernant les questions de légitimité et d’éthique, est-il vrai que M. Thiam, qui ne fait l’objet d’aucune poursuite ou d’interdiction de séjour en Côte d’Ivoire, a passé plus de vingt ans sans remettre les pieds dans notre pays, même lorsqu’il avait perdu sa sœur et son frère ? Quelqu’un a dit que lorsque l’on travaille à l’international, on est tenu à un devoir de réserve. Désolé, mais M. Thiam n’est pas le premier dans le monde à travailler à l’international.

Et le devoir de réserve n’a jamais interdit à qui que ce soit de remettre les pieds dans son pays et de participer à sa vie. M. Thiam avait sans doute de très bonnes raisons de se comporter ainsi. On me dira que c’est sa vie privée. Mais s’il aspire à me diriger un jour, j’estime avoir le droit de poser ces questions et, en attendant d’avoir ses réponses, je peux formuler des hypothèses. Quelqu’un m’a fait le reproche d’avoir souligné que M. Thiam est franco-ivoirien. Ce n’est pas moi qui lui attribue des nationalités. C’est ainsi que toute la presse internationale le présente.

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Dès lors, moi, j’estime que pendant un certain temps, il s’est senti plus français qu’ivoirien et le sort de notre pays ne l’intéressait plus. Ceux qui ont bonne mémoire doivent se souvenir qu’il fut question à un moment donné de son entrée dans le gouvernement de M. Macron. M. Thiam s’est-il souvenu de son côté ivoirien parce qu’il n’a pas eu le poste de ministre qu’il voulait en France ? Sa tentative de prendre aujourd’hui le PDCI et demain la Côte d’Ivoire peut-être, serait-elle une mission commandée de l’Elysée ? M. Thiam est-il toujours français ? Rappelons à ses thuriféraires que les lois ivoiriennes ne permettent pas de briguer la présidence de la république si l’on dispose d’une autre nationalité que celle de la Côte d’Ivoire. Je précise qu’il s’agit là de simples questions et que l’on n’a pas besoin d’être passionné ou en colère pour y répondre.

L’histoire de M. Thiam me fait penser à l’aventure de M.Lionel Zinsou. Lui aussi était franco-béninois, et s’était fait un nom dans la haute finance internationale. Puis, vers la fin du mandat du président béninois Boni Yayi, il fut parachuté au Bénin comme Premier ministre. Puis, six mois plus tard, il fut candidat à la présidence du Bénin. Tout le monde savait qu’il avait l’Elysée de François Hollande derrière lui. M. Zinsou qui n’avait pas vécu dans le pays depuis des décennies, porta l’habit local, apprit à danser comme les locaux, promit monts et merveilles, mais la greffe ne prit pas. Comme quoi, il ne suffit pas d’être le premier de la classe, d’être parachuté par une puissance étrangère pour diriger un pays.

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Le PDCI est en ce moment à la recherche de son Moïse qui le conduira vers la terre promise du retour aux affaires de l’Etat. Mais le plus grand matheux de la classe n’est pas forcément le meilleur leader. Je ne porte aucun jugement sur M. Thiam. Mais le fait qu’il ait réussi dans la haute finance internationale ne le qualifie pas d’emblée pour diriger la Côte d’Ivoire.

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