Double défaite RHDP à Yakro : « D’autant qu’on ne voit aucun Kipré, candidat, encore moins maire à Odienné, aucun Kouamé, candidat ou maire à Touba » (Journaliste)

Le journaliste Ambroise Tiétié a évoqué les critiques dirigées contre le ministre, gouverneur Augustin Thiam après la défaite du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) aux élections municipales et sénatoriales à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire.

Selon lui, Thiam est accusé d’avoir critiqué les choix de candidats du parti et est également critiqué en raison de ses origines sénégalaises. Le journaliste défend Thiam en affirmant que ses préoccupations étaient légitimes et que les critiques devraient plutôt se concentrer sur d’autres facteurs, tels que la direction de campagne du parti aux élections.

Depuis l’interview qu’il a accordée au journal Notre Voie pour recadrer ceux qui l’accusent d’être comptable de la double défaite du RHDP aux Municipales et aux Sénatoriales à Yamoussoukro, le ministre, gouverneur Augustin Thiam fait l’objet d’attaques dont certaines volent aux ras des pâquerettes, pour ne pas dire plus. Notamment, ses origines sénégalaises que ces contempteurs montent en épingle, comme si c’était un secret.

Et pourtant, les propos de l’ancien député de Yamoussoukro sont d’une confondante pertinence. Surtout lorsqu’il a dit et on cite : ‘’Koné à Bouaké, Touré à Daloa, Diarrassouba à Yamoussoukro, Coulibaly à Dimbokro, les gens en parlent autour de moi’’.

Il aurait dû ajouter, pour être complet : ‘’D’autant qu’on ne voit aucun Kipré, candidat, encore moins maire à Odienné, aucun Kouamé, candidat ou maire à Touba, aucun Yapi, pareillement candidat ou bourgmestre à Konahiri, ainsi de suite… ‘’. Voilà la vérité sur laquelle le ministre, gouverneur a voulu mettre le curseur. Est-ce qu’il a tort ?

Oh que non ! Il faut avoir le courage et l’honnêteté de le reconnaitre. Alors de quoi parle-t-on ? Surtout de quoi parlent les présumés secrétaires départementaux du RHDP Yamoussoukro qui se sont fendus d’une déclaration dans laquelle les contrevérités et les approximations se donnent la main sans vraiment convaincre de la pertinence des arguments développés pour casser du Thiam qui serait subitement devenu l’ennemi à abattre.

Parce qu’il aurait osé pointer une anomalie qu’il convient de corriger si l’on veut véritablement construire une nation unie et rassemblée parce que ses filles et fils s’acceptent mutuellement et œuvrent de concert à sa consolidation et sa pérennité. C’est en cela qu’il aurait fallu que ceux qui ont décidé de tomber à bras raccourcis sur le petit-neveu du père de la nation se posent, au contraire, les bonnes questions.

En se demandant, notamment, si ce que ce dernier a dénoncé est vrai ou faux. Or, il se trouve que c’est la stricte vérité. Alors, pourquoi ces noms d’oiseaux ? Pourquoi ces épithètes dépréciatives ? Enfin, pourquoi cette curée ? Depuis quand dire la vérité ou mettre en exergue des faits avérés est-il devenu un délit ? Visiblement, on assiste à une inversion des valeurs.

A la vérité, les secrétaires départementaux présumés du RHDP Yamoussoukro ont raté une belle occasion de se taire. Et pour cause, ils ont tout faux lorsqu’ils soutiennent que le ministre, gouverneur Augustin Thiam se serait ‘’attaqué au choix de la tête de la liste Rassemblement et Solidarité…’’.

Et pourtant, le mis en cause ne s’est jamais livré à pareil exercice. Pourquoi s’attaquerait-il à un homme pour qui il a battu campagne en s’investissant tant physiquement que financièrement dans celle-ci ? Thiam est un homme trop cohérent pour dire une chose et faire son contraire. L’accusation de ses néo censeurs ne résiste donc à aucune analyse. En outre, les mêmes se méprennent sur le sens des mots et font une regrettable confusion.

En effet, pour eux, le fait que le ministre, gouverneur ait laissé entendre que le RHDP n’est pas au-dessus de sa morale, signifierait que Thiam est ‘’au-dessus’’ du président du parti. Quelle inculture !

Ils ne savent pas de quoi ils parlent
De toute évidence, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Tant il est vrai que tout homme normalement constitué et structuré ne devrait placer aucun appareil politique au-dessus de ce qui fonde sa vie en société, au-dessus de ce qui le caractérise et conditionne son existence. C’est une question de principe qui ne devrait souffrir d’aucun marchandage. Mais, peuvent-ils le comprendre ? Il est permis d’en douter.

Alors, au juste de quoi accuse-t-on Augustin Thiam Houphouet ? Quel crime a-t-il commis pour être descendu en flammes sans rémission ? Serait-on en train de le faire passer pour un ‘’dioulaphobe’’ ? Et pourtant, la mère de son fils est une ‘’Dioula’’ bon teint de Samatiguila.

Est-ce que ceux qui veulent lui donner des leçons de ‘’dioulaphilie’’ savent cela ? Et que dire de ceux à l’esprit étriqué, totalement en retard sur leur temps, qui prennent les origines sénégalaises de Thiam comme un délit.

Il vaut plutôt mieux en rire. C’est tellement anachronique à une ère où ce qui compte, c’est moins les origines que la compétence ou ce que l’on a dans le ciboulot.

Sinon quelqu’un comme Barack Obama n’aurait jamais été président de la plus grande puissance au monde. Son histoire devrait parler à tous ces ivoiritaires adeptes du discours sur les origines dont la vacuité se passe de commentaire. Le monde évolue.

La Côte d’Ivoire aussi. Ainsi, dans leur très grande majorité, les Ivoiriens sont-ils passés à autre chose, comme le démontre éloquemment la présence du président Alassane Ouattara à la tête de ce pays, lui qui a tant souffert de l’ivoirité de la plus vile des manières.

En définitive, les contempteurs du ministre, gouverneur de Yamoussoukro, apparemment en manque d’arguments, essaient de trouver un bouc-émissaire à la débâcle du RHDP à Yamoussoukro.

Sauf qu’ils se sont trompés et de cible, et de narratif. Il faudrait plutôt regarder du côté de la direction de campagne du candidat RHDP aux Municipales cornaquée par l’ex-sénateur Loukou Léon dont le manque de charisme ajouté au défaut de leadership a sans doute desservi le parti.

Pour preuve, le même aux Sénatoriales a tapé poteau, comme on dit à Treichville. Comme pour apporter de l’eau au moulin de ceux qui ont pointé une erreur de casting lorsqu’il a été désigné pour mener la campagne du ministre Souleymane Diarrassouba.

C’est connu, on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. On connait la suite de l’histoire. Alors, que vient faire le nom du ministre, gouverneur Augustin Thiam dans tout ça ?