Si le ridicule pouvait tuer. Alors que le Soudan est en feu depuis le 15 avril 2023, quatre chefs d’État africains, notamment Macky Sall du Sénégal, Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud, Azali Assoumami des Comores et Hakainde Hichilema de la Zambie ont débarqué en Ukraine en vue de tenter une médiation entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Pourtant, à côté d’eux, un pays frère s’embrase…

Comment comprendre que des chefs d’État peuvent mettre autant d’ardeur pour humilier tout un continent ? Macky Sall, Cyril Ramophosa, Azali Assoumami et Hakainde Hichilema auraient pu simplement mettre leur talent de médiateurs au service de leurs frères africains. Que nenni ! Ils préfèrent aller sortir le grand jeu loin de la terre de leurs ancêtres, en Ukraine, au milieu des bombes que déverse Vladimir Poutine sur le pays de Volodmyr Zelensky.

Lorsque la France a été frappée par l’attentat meurtrier de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, Boni Yayi (Bénin), Faure Gnassingbe (Togo), Macky Sall (Sénégal), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Ali Bongo Ondimba (Gabon) et Mahammadou Issoufou (Niger) sont allés pleurer avec François Hollande. Le comportement de ces présidents africains a suscité une vive indignation en Afrique.

Quelques années plus tard, au moment où le Soudan est embourbé dans une crise qui dure deux mois, Macky Sall (toujours de la partie) et d’autres chefs d’État africains brûlent du kerozen pour jouer les méditeurs en Ukraine. Denis Sassou Nguesso qui devait initialement fait partie de l’expédition ukrainienne a finalement abandonné le projet.

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Pourquoi ces présidents décident-ils de trainer l’Afrique dans la poussière avec de tels agissements ? Il serait tellement bien de les voir fouler le sol soudanais pour parler à Mohammed Hamdan Daglo de son vrai nom, et Abdel Fattah al-Burhan afin que cessent les coups de fusil au Soudan. La « grande » guerre russo-ukrainienne touche davantage le coeur de Macky Sall et ses amis que la « petite » crise au Soudan. Que Dieu aide le Soudan !