Au cœur de Ndjamena, une fièvre de rumeurs se propage au sujet d’un possible remaniement à la tête du gouvernement.
Les raisons semblent multiples : la santé précaire de Kebzabo, qui l’éloigne des réalités nationales, le désarroi du chef de la junte face à un contexte économique et diplomatique épineux, et des partenaires internationaux tâtonnent à aider la junte. Tous ces éléments convergent vers un possible changement d’équipe dirigeante.
Dans ce tourbillon de spéculations, une rumeur, vraisemblablement orchestrée par les plus hautes sphères du pouvoir, met en avant le nom d’Amina Longoh, actuelle ministre d’État, comme potentielle future Première ministre de transition. Un ballon d’essai pour jauger l’opinion.
Cette proposition peut sembler, à première vue, sortie d’un scénario surréaliste, mais elle s’inscrit dans une stratégie politique soigneusement calculée par le dictateur en place.
Ce choix de nomination ne relève pas du hasard, il repose sur plusieurs considérations politiques cruciales.
Tout d’abord, il vise à séduire l’électorat féminin, qui constitue une part majoritaire de l’électorat, dans le cadre de la campagne à venir de Kaka. De plus, Amina Longoh occupe un rôle central dans la région du grand Moyen-Chari en tant que ministre d’État chargée de la femme, ce qui permettrait de contrer l’influence du leader des Transformateurs dans cette zone stratégique.
Enfin, cette nomination envoie un message aux organisations internationales, suggérant une ouverture au changement.
La stratégie de Kaka ne s’arrête pas là, elle semble consister à d’un pierre deux coups : écarter en apparence le Général Idriss Youssouf Boy, annoncé sur le départ de son poste de ministre directeur de cabinet à la présidence, tout en lui confiant en coulisses un rôle influent au sein du gouvernement.
Correspondance TchadOne à Ndjamena
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