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Elections régionales 2023 : Région du Haut Sassandra, grosse bataille entre Djédjé Mady et Mamadou Touré, les chose peuvent se gâter a moment

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Le duel dans le Haut-Sassandra pour l’élection du Président du Conseil Régional sera très suivi en raison de la personnalité du candidat Touré Mamadou, 47 ans, ministre de l’emploi des jeunes et de la formation civique, porte-parole adjoint du parti au pouvoir, un jeune homme plein d’ambitions.

En face nous avons le professeur Alphonse Djédjé Mady 78 ans, président sortant, vétéran de la politique, ancien ministre de la santé dans les années 80 sous Houphouët.

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Les premières polémiques n’ont pas tardé à surgir. Lors d’un meeting, le président sortant a déclaré en substance que les fils autochtones du Haut-Sassandra ne doivent pas se faire déposséder de leurs terres par les prédateurs venus d’ailleurs.

Les propos ont déclenché beaucoup de réactions dans le camp de son adversaire ainsi que dans la presse, l’homme est accusé de vouloir remettre au goût du jour le concept de « l’ivoirité », ce qu’il dément formellement.

Sans verser dans la polémique, Il faut bien comprendre qu’en matière d’élections, les équipes de campagne ciblent toujours des segments bien définis de l’électorat.

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Il est évident que le professeur Alphonse Djédjé Mady veut faire le plein de voix parmi ceux qui sont perçus comme les autochtones de la région. On peut certes lui reprocher de ne pas avoir su trouver les mots appropriés pour s’adresser à eux, mais on ne peut pas lui reprocher de cibler cet électorat.

Djédjé Mady conteste les chiffres de Mamadou Touré

La seconde polémique concerne les fonds reçus par l’équipe sortante. Lors de la présentation de son équipe de campagne le 19 Juillet 2023, le ministre Touré Mamadou a qualifié le Haut-Sassandra de « région par excellence des projets inachevés », reprochant à son adversaire de n’avoir rien réalisé des « 33 milliards FCFA reçus en dix ans d’exercice », dont 20 milliards pour les investissements et 10 pour le fonctionnement.

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Dès le lendemain, le professeur Djédjé Mady contestait ces chiffres, disant n’avoir reçu que 10 milliards sur les 33 prévus, mettant quiconque au défi de prouver le contraire, invitant au passage son « fils » à se rapprocher des services du Trésor et de la comptabilité publique. Depuis cette bataille des chiffres n’en finit pas.

Le fait même qu’une telle polémique existe, atteste du dysfonctionnement de la haute administration. Ce n’est pas la première polémique du genre. Les parlementaires se plaignent régulièrement de ne pas percevoir certains avantages qui sont pourtant budgétisés.

Le Président sortant Alphonse Djédjé Mady dit avoir reçu 10 milliards sur les 33 prévus. Nous sommes en fin de mandat des Conseils Régionaux, qu’est-il advenu des 23 autres milliards ? C’est énorme, et cela mérite que le Trésor Public ou le Ministère du Budget produise une déclaration pour éclairer l’opinion.

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Ils ont bien des services de communication. Les ministres-gouverneurs reçoivent par année 1 milliard pour le fonctionnement de leur cabinet. Ce sont des entités qui ne font pas d’investissement.

Si on s’en tient aux chiffres du professeur Djédjé Mady, alors le Conseil Régional du Haut-Sassandra a reçu un 1 milliard par an, pour à la fois son fonctionnement et ses investissements. On ne peut pas attendre des miracles avec 1 milliard par an pour une région qui est la seconde plus peuplée du pays, derrière le district d’Abidjan.

La question de l’âge de Djédjé Mady
La troisième polémique concerne l’âge du Professeur Djédjé Mady. A 78 ans, il est accusé de « s’agripper aux privilèges », de ne pas laisser aux jeunes l’opportunité de s’exprimer, de les étouffer, lui qui est dans la place depuis les années 80.

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C’est l’un des derniers ministres du président Houphouët encore en fonction, et pour ses adversaires il est temps qu’un jeune prenne la relève. Si l’argument n’est pas dénué de fondement, il faut néanmoins relever que le poste de président du Conseil Régional requiert un minimum d’expérience en matière de gestion de collectivité, expérience qui de toute évidence fait défaut au ministre Touré Mamadou.

Ce dernier aurait peut-être dû commencer par postuler à la mairie de Daloa, avant de chercher à viser le Conseil Régional. Il faut aussi souligner que l’homme n’a pas d’expérience professionnelle en tant que telle, il n’a jamais exercé aucune activité connue.

Parti poursuivre ses études en France, il est entré en contact avec le président Ouattara dont il est devenu un conseiller dès 2011, puis ministre par la suite, le tout sans avoir véritablement terminé ses études, et sans avoir formellement travaillé dans aucun secteur d’activité. Son CV comporte deux masters, en plus d’un diplôme d’études en diplomatie.

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Etant toujours sur place en Côte d’Ivoire, il n’a matériellement pas eu le temps de suivre les formations en présentiel, ce qui laisse entrevoir que les diplômes ont été acquis en ligne. Si l’homme peut être qualifié de technocrate, il n’a aucune expérience pratique d’aucun secteur d’activité.

Surfant sur sa qualité de ministre de l’emploi et de la formation civique, le candidat Touré Mamadou est un personnage haut en couleur qui bénéficie depuis toujours d’une grande visibilité médiatique, plus encore en cette année dite de la jeunesse. Cette exposition lui donne un avantage indéniable sur son adversaire.

Volant la vedette au Premier Ministre lors du lancement du bitumage de l’axe Daloa-Issia le 10 Juin 2023 par son discours fleuve, l’homme s’est encore mis en avant aux côtés du ministre de l’équipement et de l’entretien routier, lors de la cérémonie de lancement du reprofilage lourd dans la région de Daloa le 12 Août 2023, pilotant un engin en tenue de chantier.

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Toujours flanqué de sa collègue, la ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, la ravissante Belmonde Dogo, le Ministre présente ces travaux comme « le résultat de ses plaidoyers » auprès du président de la république.

Pourtant toutes les grandes villes du pays ont déjà bénéficié, ou bénéficient d’investissements similaires. Daloa n’est pas un cas isolé, on peut même dire que Daloa est en retard sur certaines grandes villes, alors que l’homme est aux côtés du président depuis 2011, et prétend faire un lobbying constant pour sa région !!!

Face au rouleau compresseur déployé par son adversaire, le professeur Djédjé Mady paraît démuni.

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Mais attention !! Lors des dernières législatives, certains ministres ont été défaits dans leur fief, par des hommes qui ne bénéficiaient pas de la même exposition médiatique, mais avaient un fort ancrage local. C’est dire que le Ministre Touré Mamadou a certes la dynamique derrière lui, mais il aurait tort de croire la partie déjà jouée.

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