Dans un entretien accordé à un confrère ce mercredi , Lida Kouassi Moïse fait des révélations sur le déclenchement de la rébellion, conduite par Guillaume Soro, le 19 septembre 2002, notamment l’attaque de son domicile et celui de Boga Doudou.
L’ex-Ministre de la Défense de Laurent Gbagbo n’épargne pas également Pascal Affi N’Guessan, Premier Ministre, lors de la crise qui a endeuillé des milliers d’Ivoiriens.
« J’étais à ma résidence. Elle a été attaquée aux environs de 3 heures du matin ce 19 septembre 2002. Les éléments qui étaient en faction m’ont réveillé pour me dire qu’il y a des tirs dans la ville et que ce ne sont pas des tirs ordinaires, c’est une attaque. Je me suis apprêté et j’ai demandé à mon épouse de s’apprêter et d’apprêter les enfants pour les mettre en lieu sûr.
Au moment où elle finissait de s’apprêter, il y a eu deux tirs de roquette qui ont ébranlé le portail de ma maison. Les tirs de roquette ont provoqué la fuite des soldats en faction chez moi. Seul un sous-officier de la marine est resté avec moi. C’est ainsi que le commando dirigé par Koné Zakaria est entré dans ma résidence.
Tandis que l’autre commando de tueurs dirigés par Ouattara Issiaka dit Wattao est allé chez Me Emile Boga Doudou. Il n’a pas eu de chance, ils l’ont repéré et l’ont abattu », a révélé M. Lida, avant de revenir sur les raisons de l’échec des Ex Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire (FANCI), à mater la rébellion, surtout à reprendre le contrôle de la ville de Bouaké.
« Nous ne maitrisions pas encore le système de défense et de sécurité de la nation. Je voulais moi-même faire voter une loi de programmation militaire à l’Assemblée nationale par laquelle je voulais qu’on me donne des crédits supplémentaires pour donner à la Côte d’Ivoire l’armée qu’elle mérite. L’armée qui équivaut à son rang économique et sa place politique dans la sous-région ouest-africaine. Pour des raisons que je n’explique pas aujourd’hui, certains collègues au sein du gouvernement étaient peu enclins à l’adoption de cette loi militaire.
Certains croyaient que Lida Kouassi voulait s’enrichir. J’avais beau expliqué que c’était pour des raisons d’Etat qui commandait que la Côte d’Ivoire ait un système de sécurité performant et dissuasif. Mais il y avait des résistances. Et pourtant la guerre qui avait commencé au Liberia menaçait notre frontière ouest.
Et je me disais que d’un moment à l’autre, notre pays pouvait subir une attaque. Cette loi n’a même pas dépassé l’étape d’un conseil des ministres », et de révéler que l’actuel président du FPI s’y opposait également à mise en place de la loi de programmation militaire.
« Aujourd’hui, il (Ndrl Affi) parle, mais je crois qu’il a des choses à se reprocher. Parce qu’il renâclait contre la loi de programmation militaire. Même la mise en place des services de renseignements que je venais de créer (La direction générale des services de renseignements de Côte d’Ivoire). Il y avait des difficultés pour mettre en place les services de renseignement. J’étais combattu par des membres du gouvernement dont Affi N’Guessan », a soutenu Lida Kouassi Moïse.
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